Eric Zemmour - Petit frère

Présentation de l'éditeur
Par une nuit de novembre 2003, le jeune Simon Sitruk, DJ déjà célèbre, est assassiné dans le parking de son immeuble par son ami d'enfance. L'enquête dans le XIXe arrondissement de Paris révèle la décomposition d'un quartier populaire soumis à des tensions de plus en plus violentes. Témoin d'un glissement vers le chaos qui culmine avec la mort de Simon Sitruk, l'enquêteur, compagnon de route de la gauche antiraciste, revient sur les illusions et les mensonges de sa génération.
Fiction librement inspirée d'un fait divers, Petit frère plonge au cœur des conflits communautaires de la société française.
Un roman lucide sur la faillite tragique de l'intégration et les impostures d'une certaine élite.


Biographie de l'auteur
Journaliste de presse écrite et de télévision, écrivain, Éric Zemmour a publié deux romans : Le Dandy rouge (2000), L'Autre (Denoël, 2004), et un essai remarqué et controversé : Le Premier Sexe (Denoël, 2006).

Voilà pour la présentation "officielle" piochée sur Amazon. On pourra trouver beaucoup plus sur le sympathique blog "Eric Zemmour, le blog de ceux qui l'aiment", notamment un article de Marianne (avec une réponse de Zemmour), une interviewe sur Radio courtoisie, ou encore une odieuse émission de Paul Amar où on assiste à un grand moment de terrorisme intellectuel médiatique.

Première chose qui me paraît bonne à préciser, ce sujet concerne un roman, donc une œuvre littéraire, qui peut être relativement intéressante par rapport au thème principal qui est la banlieue, ses populations diverses, les tensions qui s'y développent inévitablement, etc. Il est bien évident que Zemmour n'est pas un légitimiste ni même un royaliste, mais avouons qu'il n'est pas criminel de lire des œuvres qui ne sont pas écrites par des gens de notre stricte obédience, ou alors nous n'aurions plus grand chose à mettre dans notre bibliothèque, du moins s'il s'agit de littérature française à partir du XVIIIe siècle.

Sur le personnage en lui-même, la critique d'omarlam qui n'est pas constructive et emploie des arguments qui n'en sont pas. Tarik Ramadan n'a jamais battu personne puisqu'il ne fait qu'esquiver les questions : c'est simplement un hypocrite de première classe appuyé par le système (même niveau déplorable que Malek Chebel) qui est exhibé au zoo médiatique pour faire croire à la possibilité d'un islam des Lumières (le temps que les musulmans soient assez nombreux en Europe pour qu'on ne risque plus de se demander si c'était vrai ou pas). Ramadan n'a jamais répondu clairement lors du débat auquel il est fait allusion sur la question de la burqa entre autres : il a employé une tournure impersonnelle sans donner son opinion (tout le monde s'est fait avoir, pas moi qui suis un littéraire). Les débats chez Ruquier sont de plus tronqués dans le sens où les chroniqueurs n'ont pas le temps de parole qu'ils veulent (c'est de la télévision, je n'apprends rien à personne j'espère). Quant aux "hallucinations orales", je ne vois pas du tout de quoi il est question. Qu'on ne partage pas des idées, d'accord, mais en quoi le mot "hallucinations" serait-il approprié ? Quant au délire sur l'homme qui se transforme en femme appliqué à Zemmour, c'est du n'importe quoi qui ne mérite pas de réponse.

La critique d'Ordre naturel est plus intéressante et fondée. Je pense que Zemmour est un homme pétri de contradictions au niveau politique, même s'il pense être un homme à système. On peut ainsi l'entendre dire, une fois, qu'il apprécie le XVIIe siècle, une autre fois, que c'est grâce à la démocratie et la Révolution que lui et d'autres peuvent s'exprimer en public, une autre fois encore qu'on pourrait discuter de la disparition de la démocratie, et j'en passe. En fait, plutôt qu'un pur jacobin on peut dire sans se tromper que Zemmour est un bonapartiste (même s'il y a effectivement du jacobin dans tout bonapartiste, mais ce n'est pas le débat), et que pour lui l'histoire de la nation est une synthèse, réalisée par la Ve république (mais c'était déjà le discours de Napoléon). Au niveau religieux par contre, il est bien plus républicain que bonapartiste, parce que pour lui la religion doit être strictement confinée dans le privé et que pour lui c'est cela la laïcité française. Pour autant, il n'est pas gêné par dire que la culture française est chrétienne et que cela participe des valeurs que doivent assimiler les immigrés. Politiquement et non plus idéologiquement, il me paraît très proche du MPF.