Musique préféré

Voici la musique que je trouve être la plus belle que je connaisse. Bonne écoute.

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Ah, enfin un point sur lequel on peut vous suivre sans réserves, Ordre Naturel... Mais pourquoi avez-vous une préférence pour cette symphonie ? Ou pour ce compositeur ?

Cette harmonie, cet rythme cet entrain à pour moi quelque chose de mystique.

Tellement prévisible dans l'établissement du phrasé et dans la construction des harmoniques que çà en devient enfantin jusqu'à faire part d'une totale immaturité. Je crois que là, Mozart atteint le sommet du ridicule.
Incompréhensible cher Ordre Naturel! Comment peut-on aimer un constructeur de musique comme Lully et ce machin de Mozart?

Il est vrai que cette symphonie, oeuvre de jeunesse, est plutôt un brouillon qu'autre chose, une sorte d'exercice de style, purement formel; mais, pour mémoire, et si je comprends votre agacement face à l'emblème conformiste et consensuel qu'il est devenu (Ah, la 40° symphonie !), Mozart, est quand même bien plus que le gentillet compositeur pour grand-mères que certaines oeuvres pourraient nous faire croire.

La liberté harmonique des compositeurs de cette époque n'était pas grande: en particulier, l'enchainement des modulations faisait quasiment partie de la structure du morceau (Faut-il se réjouir, d'ailleurs, de l'anarchie qu'ont introduit les compositeurs romantiques ensuite ?). Mais si vous étudiez attentivement la partie d'orchestre, par exemple, du 2° mouvement du 21° Concerto pour piano (Premier exemple qui me vient à l'esprit, et qui a justement l'avantage d'être extrêmement connu et louangé), vous y verrez des trouvailles harmoniques remarquables pour son temps.

Moi, je suis plutôt branché sur AC/DC.
Si vous voulez mieux connaître ce que j'aime, vous pouvez toujours écouter ma playlist sur Deezer.

Calliope a écrit:Tellement prévisible dans l'établissement du phrasé et dans la construction des harmoniques que çà en devient enfantin jusqu'à faire part d'une totale immaturité. Je crois que là, Mozart atteint le sommet du ridicule.
Incompréhensible cher Ordre Naturel! Comment peut-on aimer un constructeur de musique comme Lully et ce machin de Mozart?

Je ne suis pas fermé au musiques plus innovatrices, tel Beethoven ou Chopin, mais je dirais les choses ainsi, chez Beethoven il y à comme une recherche de l'extase, chez Mozart c'est comme si, l'extase était avant la première note et que toute la musique n'est que la transmission de cette extase innée. C'est justement cette construction musicale presque mathématique qui rend Mozart si beau à entendre.

Je suis assez étonné de votre appréciation sur Beethoven, car je ne l'avais jamais envisagé ainsi: on peut dire, sans doute, que Beethoven est plus "dyonisiaque" et Mozart plus "Apollinien", mais pour moi Beethoven frappe d'abord par son côté Prométhéen, cette espèce de rage sourde, de violence à peine contenue, de lutte continuelle qui fait tout voler en éclats, y compris les cadres formels de l'expression, harmonie comprise. Ne parlons même pas du côté messianique de Prométhée, auquel Beethoven, semble-t'il, s'est plu à s'identifier.

Bref, on est ici loin de la musique du XVIII° qui, dans ses moments les plus violents, reste toujours "civilisée", aux antipodes des accès de sauvagerie romantique exaltant la nature de l'homme au lieu de sa culture. Qu'on pense à la "danse des furies" de Gluck, par exemple ou certaines symphonies de Haydn !

Beethoven, qui fut l'élève de Haydn, s'en est détaché peu à peu et bien des contemporains trouvèrent sa musique insupportable (cf même, un peu plus tardivement, John Ruskin: "Beethoven a toujours été pour moi comme un sac de clous qu'on renverserait, avec de temps à autres, un coup de marteau" !)

Peut-être appréciez-vous aussi chez Mozart la musique comme idée quasi platonicienne, comme chez Bach, mais avec un peu plus d'exubérance ? Vous savez ce qu'on dit: Bach est la musique même, Mozart est le Dieu de la musique, Beethoven est l'homme qui a réussi à faire de la musique et (ici, un nom à votre discrétion) est celui qui n'y arrive pas ! Habituellement, quand on tente d'associer Mathématiques et Musique, c'est plutôt le nom de Bach qui surgit, sans doute à cause de la pulsation continue qui rend sa musique très régulière.

Chopin est un compositeur intéressant qui subit un peu le même destin que Mozart dans l'imaginaire des auditeurs: celui d'une mièvrerie foncière qui le rend inoffensif; et pourtant que d'inventions chez lui ! Son défaut est cependant de s'être limité au piano: hors de ce domaine il est perdu, comme le montre bien la pauvreté de l'instrumentation des parties d'orchestre de ses concertos pour piano, par exemple. Et il faut bien admettre que la multiplication des "effets" que permet un instrument ne plaide pas en faveur de la profondeur de la musique: les deux opus des "études" sont sans intérêt autre que technique, par exemple; et les concertos sont particulièrement décousus.

Mais je m'égare...

Mifpo a écrit:Moi, je suis plutôt branché sur AC/DC.
Si vous voulez mieux connaître ce que j'aime, vous pouvez toujours écouter ma playlist sur Deezer.

Merci Mifpo: grâce à vous j'ai pu mettre un nom sur des morceaux que je connaissais vaguement d'oreille !

Minervalis a écrit:Je suis assez étonné de votre appréciation sur Beethoven, car je ne l'avais jamais envisagé ainsi: on peut dire, sans doute, que Beethoven est plus "dyonisiaque" et Mozart plus "Apollinien", mais pour moi Beethoven frappe d'abord par son côté Prométhéen, cette espèce de rage sourde, de violence à peine contenue, de lutte continuelle qui fait tout voler en éclats, y compris les cadres formels de l'expression, harmonie comprise. Ne parlons même pas du côté messianique de Prométhée, auquel Beethoven, semble-t'il, s'est plu à s'identifier.

Bref, on est ici loin de la musique du XVIII° qui, dans ses moments les plus violents, reste toujours "civilisée", aux antipodes des accès de sauvagerie romantique exaltant la nature de l'homme au lieu de sa culture. Qu'on pense à la "danse des furies" de Gluck, par exemple ou certaines symphonies de Haydn !

Beethoven, qui fut l'élève de Haydn, s'en est détaché peu à peu et bien des contemporains trouvèrent sa musique insupportable (cf même, un peu plus tardivement, John Ruskin: "Beethoven a toujours été pour moi comme un sac de clous qu'on renverserait, avec de temps à autres, un coup de marteau" !)

C'est justement ce ''vol en éclat de l'expréssion'' que j'identifit à l'extase, car qu'est ce que l'extase si ce n'est le depassement des limites du monde.

Minervalis a écrit:Peut-être appréciez-vous aussi chez Mozart la musique comme idée quasi platonicienne, comme chez Bach, mais avec un peu plus d'exubérance ? Vous savez ce qu'on dit: Bach est la musique même, Mozart est le Dieu de la musique, Beethoven est l'homme qui a réussi à faire de la musique et (ici, un nom à votre discrétion) est celui qui n'y arrive pas ! Habituellement, quand on tente d'associer Mathématiques et Musique, c'est plutôt le nom de Bach qui surgit, sans doute à cause de la pulsation continue qui rend sa musique très régulière.

Ce n'est pas faux. Pour le mot exubérance, je le trouve excéssif, tout au plus Mozart est moin porté par les ''notes silencieuses''. Mais pour le reste vous avez dans l'ensemble compris mon ressentit et Bach tient aussi une très bonne place parmi mes compositeurs préférés.

Vous avez du talent Minervalis!
Avec Bach, la science mathématique devient tellement artistiquement sonore qu'elle en devient musique!Musique offrant le traît de l'éternité du Temps et de sa propre permanence. Sincérement, pour aller plus loin que Bach, il faut créer de l'idéologie, du concept... Ce qui rend la musique toujours moins accessible dans sa forme.
Aprés, le 21ème concerto du Sieur Mozart... Je n'arrive pas à y trouver du Beau. Mozart reste pour moi le type qui a été révélé par les films les plus magnifiques de Pasolini. Mais bon...

Vous qui êtes assez philosophe vous comprendrez certainement si vous disais que Mozart est l'expression musical d'un quiétisme inné transcendantal et absolu.