Louis de Bourbon : visite officielle en Bretagne
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Louis de Bourbon : visite officielle en Bretagne
Programme de la visite du 29 au 31 mai :
Entretien avec Le Télégramme :
Deux autres discours :
- La réception à la Chambre de commerce et d’industrie du Morbihan ;
- La réception par la municipalité de Lorient au musée de la Compagnie des Indes.
-> A lire sur le site Vive le Roy.
Source : Institut de la Maison de BourbonMonseigneur le duc d’Anjou et Madame la duchesse d’Anjou feront une visite officielle en Bretagne (Morbihan), du 29 au 31 mai 2015, à l’occasion du 300e anniversaire de la mort de Louis XIV, fondateur de la ville de Lorient.
Le début de cette visite est consacré aux visites officielles : Municipalité de Lorient, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Président du Conseil général.
À partir du samedi 30 après-midi, le programme est ouvert à toutes les personnes qui souhaitent s’associer à la visite des Princes.
Programme
Journée du samedi 30 mai
- 18h00 : Réception et dîner de gala à l’espace Montcalm, près du port de Vannes (inscriptions préalables obligatoires).
Journée du dimanche 31 mai
- 09h00 : Rassemblement au Champ des Martyrs, sur la commune de Brec’h, pour un hommage rendu par Mgr le duc d’Anjou aux combattants de Quiberon et de la chouannerie.
- 10h15 : Cérémonie au Mémorial des Bretons morts pour la France, à Sainte-Anne d’Auray.
- 11h00 : Grand-messe pontificale en la basilique de Sainte-Anne d’Auray célébrée par S. Exc. Mgr Centène, évêque de Vannes (prévoir d’être présents avant 10h45 pour avoir des places dans la basilique).
- 13h00 : Déjeuner libre à Sainte-Anne d’Auray : nombreux restaurants ou pique-nique (possibilité de réserver dans un restaurant : s’inscrire au préalable).
- 15h00 : Cérémonie de mémoire et de fidélité au monument du comte de Chambord.
- 15h30 : Présentation des associations et rencontres avec les Princes.
Animations et stands.
- 17h00 : Navette possible vers la gare d’Auray.
Entretien avec Le Télégramme :
Source : Le TélégrammeLouis de Bourbon. L'héritier des rois est en visite en Bretagne
30 mai 2015 à 11h31 / Propos recueillis par Bertrand Le Bagousse
Le prince Louis de Bourbon, duc d'Anjou, est en visite officielle dans le Morbihan ce week-end. Chef de la maison de Bourbon et prétendant au trône de France, sous le nom de Louis XX, il répond en exclusivité aux questions du Télégramme.
Vous avez la double nationalité française et espagnole. Vous avez vécu à Caracas, New York et maintenant Madrid... Vous sentez-vous encore Français ?
"Il y a certainement pour moi une sorte d’atavisme. Les dynasties européennes ont constitué d’une certaine manière une préfiguration de l’Europe. Il n’y a pour s’en souvenir qu’à consulter leur arbre généalogique. Henri III, fils du roi de France, a été roi de Pologne avant de succéder à son frère sur le trône de France. Philippe V, roi d’Espagne, s’est toujours souvenu qu’il était prince français. Par ailleurs, du fait des mesures d’exil qui ont frappé les familles royales, la vie d’expatrié est devenue courante dans nos familles. Depuis un siècle et demi, les Bourbons ont souvent été amenés à vivre au loin. Mon père était né à Rome et a fait une partie de ses études en Suisse. Mes enfants sont nés aux USA, ma fille a été baptisée à Paris et mes garçons au Vatican. Enfin, Je suis comme beaucoup de nos contemporains pour qui le monde s’est ouvert. La vie moderne amène à beaucoup se déplacer. Tel est mon cas. Ce qui est certain, c’est que nous restons tous fidèles aux origines des Bourbons, famille française depuis plus de 1.000 ans".
Pour les légitimistes, vous êtes l'héritier de la couronne de France sous le nom de Louis XX. Quelles sont vos relations avec la branche orléaniste, notamment Henri d'Orléans, comte de Paris, qui revendique également le titre de chef de la maison royale de France ?
"Il peut, en effet, y avoir confusion, puisque Henri d’Orléans, comte de Paris, est le descendant direct de Louis-Philippe d’Orléans devenu roi des Français lorsqu’il a usurpé, en 1830, le trône de son cousin Charles X, roi de France. Louis-Philippe a créé une nouvelle dynastie, comme Napoléon 1er en avait aussi créée une autre à l’ombre de la Révolution française. Pour moi, je descends de la branche aînée des Bourbons, celle des rois de France depuis Louis XIV. Avec mon cousin Henri d’Orléans, nous nous rencontrons régulièrement dans des cérémonies. Nous représentons deux traditions différentes. Je suis le seul héritier des rois qui ont régné sur notre pays, de Clovis à Charles X".
Vous sentez-vous investi d'une mission ? Quels sont vos devoirs envers vos aïeux ?
"On ne peut être le descendant direct d’une dynastie dont la destinée se confond avec l’Histoire de France sans se sentir investi d’une mission. La première est, bien évidemment, celle du souvenir et de la mémoire dont il faut toujours témoigner. Mais il me semble que par rapport aux souverains passés, j’ai aussi le devoir de montrer que leur œuvre se poursuit et que les principes qui ont fait que ce régime a tenu 800 ans, ont toujours leur place : la justice, le respect du droit naturel, l’harmonie sociale…"
Où en est le dossier de la réinhumation de la tête d'Henri IV ?
"Il s’agit d’un dossier auquel je suis très attaché comme sans doute beaucoup de Français pour qui Henri IV est un modèle de roi. Depuis plusieurs années, je suis dépositaire de cette précieuse relique. Une première étude accompagnée d’analyses scientifiques menées par une équipe internationale, a permis de l’authentifier. Je m’étais donc rapproché des autorités pour qu’elle soit replacée à Saint-Denis. Par la suite, certains ont mis en doute les premiers résultats. Or, en cette matière, le doute n’est pas permis. Il doit être levé. Je prends des dispositions pour qu’il en soit ainsi et que le projet de retour dans la nécropole royale puisse aboutir".
Vous travaillez pour gagner votre vie. Pensez-vous qu'un descendant des rois de France a sa place dans les milieux financiers ?
"Travailler pour gagner sa vie me paraît être naturel. Nous ne sommes plus au temps des listes civiles, ni à l’ère des rentiers comme au XIXe siècle. Quant à moi, je me considère plus comme chef d’entreprise que comme financier".
Avez-vous des relations avec les hommes politiques français ? Les trouvez-vous, dans leur ensemble, soucieux du bien commun des Français ?
"J’ai, bien évidemment, des relations avec les hommes politiques français, des élus souvent, soit à leur demande, soit à la mienne pour m’informer des problèmes actuels. Je rencontre aussi d’autres personnalités de tous les milieux, notamment économique et culturel. Ceux que je rencontre sont habituellement soucieux du bien commun. C’est d’ailleurs sans doute ce qui nous réunit, car ce souci qui était un des fondements de la royauté, vient d’une vision encore plus ancienne de la vie politique – le fameux héritage romano-chrétien – et est heureusement partagé encore de nos jours par de nombreux gouvernants. Il est à la base de la vie sociale, hier comme demain".
Trouvez-vous que les présidents de la République ont, par certains côtés, une conception monarchique du pouvoir ?
"L’expression est effectivement employée, mais c’est souvent ironique lorsqu’il est reproché à un président d’avoir sa cour, ou plutôt péjoratif lorsqu’on reproche à un président d’être autoritaire. Cela est donc du domaine de la polémique où je ne veux pas me placer. En revanche, je constate que certains présidents sont plus que d’autres attachés à l’Histoire de France, dans sa durée, sa grandeur et à l’œuvre millénaire de la royauté".
Quel regard portez-vous sur la société française d'aujourd'hui ?
"Il est double. J’observe à travers les rencontres que je fais, le courrier que je reçois, les contacts avec les uns et les autres, qu’il y a une grande inquiétude. La crise économique, avec ses conséquences en matière d’emplois, de précarité, d’investissements, est durement ressentie. La crise morale ne l’est pas moins. Les attaques contre la vie, contre la famille inquiètent. Cette crise morale se double d’une autre, identitaire, et le communautarisme est mal ressenti dans un pays qui a toujours reconnu les diversités dès lors qu’il y avait un fond commun unitaire. En revanche, il y a et, ce qui est encourageant, surtout chez les jeunes, une grande espérance. Les jeunes ne baissent pas les bras. Ils ont envie de bâtir un monde meilleur et plus harmonieux. Ils ont souvent une conscience du bien commun que n’ont pas eue les deux générations précédentes plus tournées vers le bien-être personnel et un certain égoïsme. Je ne peux qu’encourager cette espoir, car je me sens proche de cette nouvelle génération qui vit complètement au présent, mais qui reprend à sa manière ce que mon père avait qualifié un jour de « vieilles recettes » qui ont fait leur preuve…"
De quelles valeurs êtes-vous le garant ?
"La question est d’autant plus intéressante qu’elle n’aurait sans doute pas été posée il y a 10 ou 20 ans. La question des valeurs n’y était pas ressentie avec la même force qu’actuellement. En effet, on assiste actuellement à la perte des valeurs. La vie humaine, par exemple, n’est plus un impératif. On tue pour quelques euros, on assassine par confort. Le droit des enfants n’est plus garanti. Ainsi, face à un pouvoir qui ne défend plus l’ordre naturel, comme héritier de la dynastie capétienne, je demeure le garant des valeurs morales".
Le "royal baby" a fait la Une des journaux en France ces derniers temps... Existe-t-il encore une nostalgie de la monarchie parmi les Français ?
"Cette nostalgie est certaine. La rupture a été faite dans la violence et, en conséquence, dans l’inconscient de tous, elle n’est pas acceptée. Elle est vécue comme un traumatisme qui entraîne soit le déni, soit un profond attachement qui se marque de manières multiples. Pour certains, c’est l’évocation de souvenirs; pour d’autres, l’étude et la recherche, et, pour beaucoup, c’est regarder vers les autres pays qui ont conservé leur monarchie avec ce que cela sous-entend d’unité et de partage. Le roi ou la reine appartient à chacun de ses sujets. Il y a un lien charnel. C’est ainsi que se forme une communauté. Les Français le ressentent et ils ont la nostalgie de cette grande famille".
Selon vous, le retour d'un roi de France est-il possible un jour, ou cela relève-t-il de l'utopie ?
"En politique, tout est possible et l’utopie n’existe pas. L’histoire de la royauté nous le montre. A tous les siècles, la question aurait pu se poser. J’aime bien évoquer ce qui s’est passé au XIVe siècle avec Charles VII. Sans doute, beaucoup pouvaient alors voir une utopie dans la mission de Jeanne d’Arc …Et le roi a finalement été sacré à Reims !"
Quels sont vos liens avec la Bretagne et quel sens donnez-vous à votre visite dans le Morbihan ?
"Je tiens à conserver des liens avec toute la France, à travers toutes ses provinces. En Bretagne, je suis déjà venu plusieurs fois, notamment à Brest pour le lancement du porte-avions Charles-de Gaulle, et dans les départements d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor, où j’ai été reçu par plusieurs municipalités et entreprises. Ces voyages sont importants pour moi pour voir sur place les problèmes qui se posent. Cette fois, je viens dans le Morbihan à l’occasion de l’évocation du roi Louis XIV, fondateur de Lorient et dont la France commémore cette année le tricentenaire de la mort. Mais au souvenir du grand roi, j’ai souhaité associer celui de l’épopée chouanne et le souvenir de tous les morts de toutes les guerres. Enfin, comme j’avais pu le faire à Brest, je viens aussi voir la base navale de Lorient, siège d’un corps d’élite, les fusiliers marins et commandos de Marine. Je n’oublie pas que je fais partie de la réserve de la Marine".
Vous allez rendre hommage aux combattants chouans à Brec'h. Rejoignez-vous certains historiens qui n'hésitent pas à parler de "génocide vendéen" lorsqu'ils évoquent les "guerres de l'Ouest" au sud de la Loire ?
"Ma réponse à votre question est d’autant plus claire que, malheureusement, l’actualité, avec ce que subissent les chrétiens d’Orient, permet de bien comprendre ce qui s’est passé alors. Quand deux armées s’affrontent, c’est une guerre. Quand des femmes et des enfants sont sciemment et systématiquement tués, quand des villages sont rasés, quand des monuments sont détruits, c’est un génocide".
Deux autres discours :
- La réception à la Chambre de commerce et d’industrie du Morbihan ;
- La réception par la municipalité de Lorient au musée de la Compagnie des Indes.
-> A lire sur le site Vive le Roy.
Re: Louis de Bourbon : visite officielle en Bretagne
Très intéressant entretien.
Suis-je le seul à avoir l'impression que la figure de Jeanne d'Arc est très souvent invoquée ces temps-ci ? Le FN en a fait son fond de commerce depuis bien longtemps mais, à coté de ça, Alain Soral (je suis rarement d'accord avec lui mais suivre son discours n'est pas sans intérêt), Sarkozy et même des gens de "gauche" (Ségolène Royal en 2007, évidemment, mais je crois aussi me rappeler qu'un député y avait fait allusion il y a quelques mois) l'invoquent.
Cette attente quasi messianique est-elle, selon vous, saine ?
Suis-je le seul à avoir l'impression que la figure de Jeanne d'Arc est très souvent invoquée ces temps-ci ? Le FN en a fait son fond de commerce depuis bien longtemps mais, à coté de ça, Alain Soral (je suis rarement d'accord avec lui mais suivre son discours n'est pas sans intérêt), Sarkozy et même des gens de "gauche" (Ségolène Royal en 2007, évidemment, mais je crois aussi me rappeler qu'un député y avait fait allusion il y a quelques mois) l'invoquent.
Cette attente quasi messianique est-elle, selon vous, saine ?
Jalleyrand- Roturier
- Nombre de messages : 17
Re: Louis de Bourbon : visite officielle en Bretagne
Il me semble que c'est parce que Jeanne d'Arc, comme d'autres figures de l'histoire dite nationale (jusqu'à Vercingétorix, c'est dire si cela outrepasse la notion même de France), a subi le recyclage du nationalisme du XIXe siècle, conformément à une vision de l'histoire que je qualifierais de syncrétiste, ou de bonapartiste et d'orléaniste. Dès lors, on utilise ses hauts faits, son attitude, de manière fragmentaire et intéressée, ou plutôt en coupant Jeanne de la sève spirituelle et royale de sa mission, en la tuant presque une seconde fois. On n'en fait plus qu'une figure un peu vague de résistance, et puis je gage que cela flatte certaines tendances féministes actuelles. En vérité, Mgr. Louis de Bourbon est le seul à respecter Jeanne d'Arc dans l'intégrité de la vocation qui fut la sienne au service du royaume de France : permettre au Dauphin Charles de se faire sacrer en tant que Charles VII, conformément à la volonté de Dieu et aux Lois fondamentales d'un royaume de France à la souveraineté royale alors malmenée. Et cela, on n'a guère de chance de l'entendre dans la bouche ou de le lire de la main de qui l'utilise sans vergogne dans le camp républicain (qu'il soit libéral ou nationaliste).
Je n'oublie pas, cependant, le sens de votre question. Je crois pour ma part qu'il est important et nécessaire de se référer encore et toujours aux héros de notre pays, mais plutôt dans une perspective d'émulation, d'héritage, que d'attente et de messianisme, justement. C'est d'autant plus vrai à propos du combat royaliste qui anime encore un certain nombre de français ; il revient à chacun d'y contribuer selon ses talents et à la mesure de ses forces. Le légitimisme se réfère à des lois du royaume de France précises ainsi qu'un à un corpus de valeurs qui nous dispense des travers du providentialisme (nos "cousins" royalistes qui prient pour que Dieu leur envoie un "Grand monarque" énigmatique). C'est aussi le propre du royalisme légitimiste de nous dispenser de la figure de l'homme providentiel presque consubstantiel au bonapartisme et à la Ve République : nous savons qui doit être le roi, sans ambiguïté, et celui qui incarne cette fonction transcendante sait dans quels pas il doit inscrire son action, et pour quel avenir.
Pour en revenir au sujet d'origine, je redonne le lien du site Vive le Roy qui répertorie toutes les interventions du prince (exceptée la cérémonie aux morts de toutes les guerres) :
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- Réception à la Chambre de commerce et d’industrie du Morbihan
- Réception par la municipalité de Lorient au musée de la Compagnie des Indes
- Discours de Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou prononcé lors du dîner
- Visite de Louis de Bourbon au Champ des Martyrs à Brec’h, en hommage aux combattants de la chouannerie
- Discours prononcé par Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou Cérémonie de mémoire et de fidélité devant le monument du Comte de Chambord à Sainte-Anne d’Auray
- Cérémonie aux morts de toutes les guerres
Je n'oublie pas, cependant, le sens de votre question. Je crois pour ma part qu'il est important et nécessaire de se référer encore et toujours aux héros de notre pays, mais plutôt dans une perspective d'émulation, d'héritage, que d'attente et de messianisme, justement. C'est d'autant plus vrai à propos du combat royaliste qui anime encore un certain nombre de français ; il revient à chacun d'y contribuer selon ses talents et à la mesure de ses forces. Le légitimisme se réfère à des lois du royaume de France précises ainsi qu'un à un corpus de valeurs qui nous dispense des travers du providentialisme (nos "cousins" royalistes qui prient pour que Dieu leur envoie un "Grand monarque" énigmatique). C'est aussi le propre du royalisme légitimiste de nous dispenser de la figure de l'homme providentiel presque consubstantiel au bonapartisme et à la Ve République : nous savons qui doit être le roi, sans ambiguïté, et celui qui incarne cette fonction transcendante sait dans quels pas il doit inscrire son action, et pour quel avenir.
Pour en revenir au sujet d'origine, je redonne le lien du site Vive le Roy qui répertorie toutes les interventions du prince (exceptée la cérémonie aux morts de toutes les guerres) :
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- Réception à la Chambre de commerce et d’industrie du Morbihan
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- Monsieur le Président [M. Jean-François Le Tallec]
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Tout d’abord, merci, Monsieur le président de ces mots chaleureux qui nous touchent mon épouse, la Princesse Marie-Marguerite, et moi-même.
Merci à vous tous de me permettre de mieux appréhender la vie économique de votre région. Ayant moi-même des responsabilités de chef d’entreprise, je sais combien il est difficile de dégager du temps pour recevoir, mais je sais aussi combien, un entrepreneur est heureux de pouvoir faire connaître son métier et partager ses réussites.
Sur ce point le Morbihan et la Bretagne en général, sont assez exemplaires.
Innover, se remettre en cause, chercher des voies nouvelles, croire plus en la responsabilité individuelle qu’en l’État providence, sont parmi les qualités qui vous animent. Vos entreprises représentent un large éventail de la vie économique française depuis la petite PME jusqu’aux équipements lourds que sont le Port de Lorient ou encore l’Aéroport. Vous œuvrez en permanence pour maintenir la diversité et la complémentarité entre les diverses activités ce qui fait le dynamisme d’une économie vivante. De l’industrie à la pêche, du tourisme à la recherche, votre région est forte de sa diversité.
Le taux d’emploi pour la Bretagne est supérieur au taux national. Cela n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’un travail quotidien, de vous tous qui êtes la tête des entreprises et qui dirigez également la Chambre de Commerce qui insuffle et maintient le contact avec les pouvoirs publics. Il faut concilier la vie locale aux impératifs des marchés toujours plus larges puisque soumis à la mondialisation. Une entreprise, en effet,- ce sont d’abord ceux qui travaillent ;
- un territoire qui en attend son développement ;
- ce sont des familles qui trouvent les moyens de leur subsistance de leur épanouissement et, enfin,
- des clients qu’il faut sans cesse satisfaire et fidéliser.
En première ligne, il y a le chef d’entreprise, un homme souvent seul face à l’immense responsabilité qu’il a acceptée d’assumer car elles font partie de sa conception de la vie. De l’éthique qu’il s’est donnée.
Les Bretons, issus d’une terre qui a montré sa vigueur, sa ténacité, son courage dans bien des épreuves au cours de l’histoire, sont par nature des entrepreneurs et des responsables. Liés à la mer depuis toujours, le commerce international ne fait pas peur et vous savez vous ouvrir aux nouveaux marchés. Votre esprit d’innovation d’adaptation sont les meilleurs atouts pour préparer l’avenir et affronter l’actuelle crise ; pour recréer la confiance des marchés économiques et sortir d’une spirale négative.
Je suis heureux de l’occasion qui nous est donnée de pouvoir demain voir sur place différentes facettes de vos activités et je remercie les organisateurs de ce déplacement, d’avoir pu assurer ses visites. Ce sera pour nous un moyen de mieux comprendre en particulier tout ce qui se fait en matière de filière de la construction navale, la pêche et d’adaptations des installations aux nouveaux besoins du sport et de la compétition nautiques.
Merci donc Monsieur le président et vous tous, d’être présents ce soir et j’espère que nous pourrons au cours de la soirée poursuivre le dialogue science sur vos projets, vos espoirs qui sont aussi ceux du Morbihan et plus largement de la Bretagne et de la France dont vous êtes une des forces vives.
Merci de m’avoir écouté.
Louis duc d’Anjou - ce sont d’abord ceux qui travaillent ;
- Réception par la municipalité de Lorient au musée de la Compagnie des Indes
- Spoiler:
- Madame et Messieurs les Maires et Adjoints,
Colonel,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Le Comité des célébrations nationales a inscrit cette année Louis XIV au rang des grands anniversaires à commémorer pour le tricentenaire de sa mort en 1715. Il y aura de multiples occasions de rappeler, en de nombreux endroits, la gloire du grand roi… le Roi-Soleil.
Mon épouse, la princesse Marguerite Marie, et moi-même, sommes heureux d’être ici, sur cette terre où l’esprit du roi, et celui de son père, Louis XIII, sont encore présents. Ainsi nous pouvons y évoquer un des aspects si actuels du grand règne bien que pourtant moins souvent mis en avant que d’autres : celui de l’ouverture au monde et du développement urbain et économique qu’elle suscita.
La Compagnie des Indes, le développement des routes d’Orient, voulues par le Roi, font preuve d’une extraordinaire vision d’avenir. Dans un État qui était en train de stabiliser définitivement ses frontières, porter ses regards outre-mer, était faire preuve d’un sens politique d’une rare acuité.
Le roi a voulu engager son pays vers de nouveaux horizons. Précurseur, il a souhaité que l’économie trouve de nouvelles voies.
La grandeur des politiques se perçoit aux fruits qu’elles portent sur le moment et dans la durée. En ce sens ou Louis XIV est un grand monarque car, en bien des domaines, son œuvre est pérenne.
À court terme, ce fut la création de la ville de Lorient qui supplanta progressivement la citadelle et le mouillage de Port-Louis ; à long terme les conséquences sont nombreuses. La création de grandes compagnies comme celle des Indes Orientales ouvrait la voie à de nouvelles formes de commerce et d’échanges, et a permis de développer la construction navale toujours présente ici. La France entrait ainsi dans le concert des grandes nations maritimes, en renforçant sa présence sur toutes les mers. On imagine les efforts de persuasion du roi et de son Ministre Colbert, pour faire admettre cela à notre vieille nation terrienne et continentale. Histoire nous apprend combien il est souvent difficile de faire bouger les choses. Pourtant ce sont ces nouveautés qui font les grandes nations. Ce sont elles qui font les grands règnes !
De cette volonté naquit une nouvelle cité, et se développèrent de nouvelles activités liées notamment à la présence toujours importante de la Marine nationale. J’ai beaucoup apprécié d’être reçu ce matin par un des corps d’élite des armées françaises qui a pu me présenter son action si décisive pour le maintien de la place de la France dans le concert des grandes nations. La présence des forces navales renforce les activités de construction navale et au-delà de celle du port. Elles complètent celles liées à la pêche et, de plus en plus, celle du nautisme. Derrière il y la capacité de toujours savoir s’adapter aux besoins qui changent d’une époque à l’autre.
Quant à la Compagnie des Indes puisque nous sommes, dans l’ancien arsenal, dans des locaux qui l’exaltent, si elle n’existe plus en tant que telle, elle demeure bien présente dans le domaine de l’art et du savoir-faire français. Ce Musée en atteste. Les objets créés grâce à la Compagnie des Indes, rappellent s’il en était besoin, le développement des arts sous Louis XIV.
Oui, les grandes politiques se jugent à leurs fruits, et les grands souverains à la pérennité de leurs actions.
Je suis heureux de pouvoir le rappeler en évoquant ici, Louis XIV mon grand-père. Cette année du tricentenaire de la mort du monarque préfigure l’anniversaire de la ville de Lorient l’an prochain, qui sera, Monsieur le Maire, j’en suis sûr, un grand succès.
Merci de m’avoir écouté.
Louis duc d’Anjou
- Discours de Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou prononcé lors du dîner
- Spoiler:
- Messieurs les Présidents
Mon cousin
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Cher Amis,
Mon épouse, la Princesse Marie-Marguerite et moi-même, sommes vraiment très heureux de nous trouver ce soir parmi vous sur cette terre bretonne où se mêlent si bien modernité et fidélité aux traditions.
La visite que nous y effectuons durant ces trois journées le montre bien. Le tricentenaire de la mort de Louis XIV en fut le prétexte avec les rencontres et réceptions par les différentes autorités durant cette journée passée à Port-Louis et Lorient, et demain notre étape à Sainte-Anne-d’Auray. Son sanctuaire est marqué à tout jamais par les prières que la Reine Anne d’Autriche y adressa pour la naissance tant attendue de l’héritier du royaume. Cela prend tout son sens en cette veille de fête des Mères, occasion pour moi, de saluer toutes les mères ici présentes, à commencer par ma chère épouse.
Mais, comme dans tous nos déplacements, nous avons aussi voulu y associer une approche des aspects les plus modernes de votre région notamment en matière de Défense et d’économie. La royauté, en effet, n’a pas à être une nostalgie mais, au contraire, doit aider à préparer l’avenir. C’est ainsi que nous sommes dignes de l’héritage reçu. Merci donc au Cercle Jean-Pierre Caloc’h d’avoir su organiser ces trois jours qui illustrent tous les aspects de la Bretagne à la fois fidèle à son histoire et si contemporaine.
Tradition et modernité. Il me semble que depuis que je suis devenu chef de la Maison Capétienne, héritier des rois de France, c’est le message que je veux faire passer. Les traditions sont peu de choses lorsqu’elles ne sont que conservatisme. Elles sont beaucoup lorsqu’elles permettent d’ouvrir sur le présent et le progrès. Elles sont peu lorsqu’elles ne sont que regrets du passé. Elles sont beaucoup, en étant espoir et encouragement à la jeunesse et à l’innovation.
Ainsi, sur cette terre bretonne qui a su donner lorsqu’il le fallait, son sang pour défendre ses prêtres, son roi et ses libertés provinciale, j’apprécie le travail effectué par toutes les associations qui entretiennent ce souvenir. Elles continuent à être fidèles aux principes qu’incarne la royauté. Ainsi, en plus de votre cercle Jean-Pierre Calloc’h, je veux saluer toutes celles réunies sous l’égide de la Fédération bretonne légitimiste, importante composante de l’Union des Cercles Légitimistes de France. Je veux citer aussi le Cercle Chateaubriand et les différentes associations Chouannes. Ces dernières maintiennent le souvenir de ces épisodes si douloureux souvent occultés alors que toute une province paya un lourd impôt du sang pour être fidèle à Dieu et à son Roi. Mais je sais aussi que cette mémoire est défendue par d’autres que je ne veux pas manquer d’évoquer, à commencer par les municipalités comme celle de Brech qui s’engage dans un important programme de restauration. Ainsi, je suis heureux de confirmer que l’Institut de la Maison de Bourbon, l’organisme culturel, voulu par mon Grand-Père, engagera pour ce chantier une partie des fonds qu’il consacre au mécénat. Tous ensembles nous devons œuvrer pour cette mémoire qui est due à la Bretagne mais aussi à toute la France. L’unité est gage de succès.
Doivent s’unir et se conforter toutes les associations, les bonnes volontés publiques et privées, les autorités religieuses et civiles, les forces vives de l’économie et des sciences, les chercheurs et les enseignants.
Nous sommes des héritiers mais nous ne devons pas cacher notre trésor. Nous devons au contraire le faire fructifier. Tel est notre devoir. Nous avons un héritage à transmettre. Nous devons faire vivre et croître ce que nous avons reçu, par respect pour ceux qui nous ont précédés et pour préparer l’avenir de nos enfants.
Merci de m’avoir écouté.
Louis duc d’Anjou
- Visite de Louis de Bourbon au Champ des Martyrs à Brec’h, en hommage aux combattants de la chouannerie
- Spoiler:
- Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Chers Amis de la fidélité et du souvenir,
Nous voici réunis en un lieu qui marque le souvenir de bien des sacrifices survenus après beaucoup d’espoirs, mais aussi un lieu qui symbolise bien des regrets. Pourtant, le succès semblait à portée de mains ; la présence d’un Prince à proximité était un évènement considérable et si attendu ; l’aide des anglais était susceptible de contribuer à la victoire de façon décisive. Le drapeau blanc pouvait, leur semblait-il, retrouver le chemin de Paris depuis la Bretagne fidèle !
L’histoire ne s’est pourtant pas déroulée ainsi et la terre a rougi du sang des victimes sacrifiées à leur conviction pour une société dans laquelle Dieu devait avoir la première place, à la défense de leurs prêtres et de leur foi, à leur sens de l’honneur et à la conception qu’ils avaient des libertés provinciales, jamais remises en cause depuis l’union de la Bretagne à la France.
Épisode tragique de la guerre menée par les Chouans qui avaient mis tous leurs espoirs dans le débarquement de Quiberon, première étape vers le retour de l’héritier des lys sur son trône. Cela aurait épargné bien des souffrances et des vicissitudes au peuple français et en particulier une guerre civile, prémisse de toutes celles que les dix-neuvième, vingtième et début de vingt et unième siècles devaient connaître[...]
Je me permets de paraphraser l’illustre Chateaubriand pour dire que le sang de vos aïeux teinte pour l’éternité la bannière de France. Il faut leur rendre hommage. Le souvenir du sacrifice de ces milliers de victime demeure présent et leur mort, il y a deux cent vingt ans, n’a pas été vaine. Le fait même que, plus de deux siècles après, cet épisode tragique soit encore si présent dans les mémoires, atteste de son poids pour notre époque pourtant si chargée en génocides de toutes sortes.
À plusieurs reprises ce « Champ des Martyrs » a été honoré par des visites princières et cela dès la Restauration. La Duchesse de Berry est venue inaugurer ce monument. Je me souviens encore que ma Grand-Mère qui, lorsque j’étais jeune, présidait à ma place de nombreuses cérémonies, est venue s’y recueillir. Elle aimait cette région et où elle passa de longs séjours d’été dans une maison amie. Lors de mes précédents voyages en Bretagne je n’avais encore pu y venir. Je suis heureux de le faire, aujourd’hui, en compagnie de la Princesse Marie-Marguerite. Après nous, nos enfants viendront et ainsi le pacte qui lie les Bourbons à la si fidèle Bretagne sera maintenu.
Le souvenir du passé doit nous aider à affronter les malheurs des temps présents. Nous ne devons pas avoir peur de nous engager pour nos familles et nos enfants. En étant les gardiens de la tradition, nous sommes les précurseurs du monde meilleur que nous souhaitons à nos héritiers.
Notre société est aussi confrontée à de nombreuses tourmentes. Certes elles ne mettent pas nos vies en danger comme ce fut le cas il y a deux siècles, mais en attaquant les fondements de la famille, de l’éducation et de la vie, elles sont tout aussi dramatiques pour l’avenir. Mais gardons l’espérance ! « N’ayons pas peur », comme le répétait le saint Pape Jean-Paul II qui est venu en pèlerin lui aussi à Sainte-Anne-d’Auray il y a presque vingt ans.
Placé dans une région dynamique qui accueille chaque année de très nombreux visiteurs et touristes, ce lieu doit demeurer un repère visible, offert à notre société contemporaine en quête de sens. Je ne peux qu’encourager tous les travaux de restauration entrepris par la Municipalité pour que vive ce lieu de mémoire. Les jeunes y puiseront ce qui manque souvent le plus, la gratuité de l’action humaine ; savoir donner de son temps ; risquer sa vie pour des exigences qui dépassent l’individu et ses égoïsmes. Voilà ce que nous apprend ce « Champ des martyrs ». La religion catholique nous enseigne que le sang des martyrs est le terreau dans lequel s’ensemence l’avenir. Ceux qui maintiennent leur souvenir année après année avec dévouement et persévérance doivent aussi être remerciés.
En restant fidèles au sacrifice des anciens, nous sommes aussi les artisans de l’avenir ! Les morts qui reposent ici sont les sentinelles qui protègent notre société
Merci de m’avoir écouté.
Louis duc d’Anjou
- Discours prononcé par Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou Cérémonie de mémoire et de fidélité devant le monument du Comte de Chambord à Sainte-Anne d’Auray
- Spoiler:
- Messieurs les Présidents
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs
Chers Amis,
Sur cette terre bretonne, une nouvelle fois se retrouvent les Bourbons et ceux qui leurs demeurent fidèles ; ceux qui continuent à mettre leur espoir dans le modèle de société qu’avaient su créer les mille ans de royauté française.
Cent douze ans après la mort du Comte de Chambord nous voici réunis pour lui rendre l’hommage qui lui revient. Je suis heureux de pouvoir remercier en premier à travers son Président, l’association Saint-Henry qui, depuis un siècle, entretient ce monument. Ainsi, année après année, des pèlerinages placés notamment sous l’égide de l’Union des Cercles Légitimistes, peuvent s’y tenir pour honorer celui que l’histoire reconnaît comme Henri V. Plusieurs fois invité, je n’avais encore pu m’y rendre. Je suis très heureux que ce puisse être le cas aujourd’hui et que la Princesse Marie-Marguerite puisse être à mes côtés. Il s’agit en effet d’un lieu important du souvenir.
Mais le souvenir ne se suffit pas à lui seul.
Nous connaissons tous les mérites du Comte de Chambord, roi de l’exil, qui fut une des personnalités incontournable de son siècle, tant en France que sur la scène internationale.
Sa mémoire est importante aussi pour notre époque. Les qualités de l’homme et les idées qu’il ne cessa de défendre peuvent nous aider, aussi et toujours, à préparer l’avenir. Le Comte de Chambord n’était pas un homme du passé. Ses écrits montrent combien il avait le sens des événements et comme il voyait les problèmes de son temps. Il a su ainsi encourager ceux qui se préoccupaient des questions sociales dans un monde en pleine mutation institutionnel et économique. N’est-ce pas là un appel pour nous-mêmes. Notre génération est confrontée également à des transformations de grande ampleur. La mondialisation des échanges modifie les rapports de force, comme au XIXe siècle la centralisation remettait en cause les libertés locales. À l’exemple du Comte de Chambord, il nous appartient, à tous, de voir comment nous pouvons réfléchir et agir en fonction des nouveaux enjeux. Ne pas rester figés sur la nostalgie d’un monde passé mais créer le monde de demain sur les principes de la tradition.
Tel est bien, en effet le message du Comte de Chambord. Être ouvert à son temps, ce n’est pas en accepter benoîtement les dérives et les propositions contre nature. Au contraire il s’agit de prolonger la mission de progrès qui a toujours été celle de la royauté française. Il y a cent cinquante ans l’héritier de la Couronne était confronté à la société industrielle et à ses dérives. Ce sont ces dernières qu’il refusa et notamment les conditions faites aux ouvriers, mais pas les progrès économiques. Ce qu’il rejetait c’était une économie perdant ses repères et la naissance des premiers désordres qui se traduisaient par des atteintes à la dignité de l’homme.
De nos jours nous sommes confrontés à une grave crise éthique. Notre société acceptera-t-elle des débordements contre nature qui remettent en cause les fondements de la vie ? La famille est attaquée et peine à maintenir son rôle d’éducatrice et de protectrice de la vie. De la naissance à la mort, l’homme est actuellement confronté à des multiples assauts.
Redonner du sens à la vie. Être des porteurs d’espoir. Ré-enchanter la société, tel est notre devoir. Il s’impose à l’égard de notre pays et à tous les Français. N’ayons pas peur ! Ne soyons pas découragés,
C’est tout un symbole que de pouvoir le rappeler ici, à Sainte-Anne d’Auray. Nous sommes ici dans un lieu de pèlerinage parmi les plus importants de France. Un lieu qui a été honoré de la visite du saint Pape Jean-Paul II, en 1996. Ce Pape fut celui d’un combat qui paraissait bien improbable, la chute du communisme. Le Comte de Chambord fut aussi l’homme des combats qui paraissent impossibles. Il n’est pas remonté sur le trône de ses ancêtres mais il a conservé intact le principe de la royauté sans l’affadir, ni le compromettre.
Il nous appartient de continuer son œuvre de fidélité et d’espoir, et de lui rendre l’hommage qui lui revient.
Devant ce monument, souvenons-nous que nous sommes les veilleurs de la mémoire, en charge de transmettre des valeurs dans lesquelles nos enfants puiseront pour continuer à écrire l’histoire de France.
Merci de m’avoir écouté.
Louis duc d’Anjou
- Cérémonie aux morts de toutes les guerres
- Spoiler:
- Monsieur le Recteur [de la basilique de Sainte-Anne-d’Auray],
Monsieur le Maire [de Sainte-Anne-d’Auray],
Monsieur le Président [Président Ph. de Kérangal, des Anciens Combattants du Morbihan]
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis
Cette cérémonie est hautement symbolique, et, sans doute, est-elle porteuse d’un sens tout à fait exceptionnel. En effet, ma position d’héritier des rois de France, m’amène habituellement à présider des commémorations d’évènements glorieux de l’histoire de France : des batailles, des traités, ou des règnes. Ici, au sein du sanctuaire le plus important de la Bretagne, le geste que nous faisons est d’une autre nature. Nous nous trouvons devant le monument des morts de toutes les guerres. Nous ne sommes donc plus dans la commémoration mais dans la reconnaissance.
J’ai tenu à venir m’associer au souvenir et au respect que l’on doit à tous ceux qui siècle après siècle, combat après combat, sont morts pour nous permettre de vivre dans cette France, que de nombreux peuples et pays nous envient et admirent. Ne soyons pas des héritiers oublieux de ce que nous devons à ceux qui ont donné leur vie pour cela.
Dans ce cénotaphe il y a l’esprit des milliers d’hommes qui ont aidé notre pays à se construire par leur sacrifice. Il y a l’âme de la France qui s’est forgée peu à peu. Les combats passés reflètent aussi une politique voulue et poursuivie au cours des siècles. Ce monument résume à lui seul notre histoire. Il évoque ceux qui ont renforcé le pré-carré des premiers capétiens, ceux qui ont permis d’atteindre les frontières naturelles, ceux qui ont résisté aux ennemis de l’extérieur, et enfin ceux qui sont allés porter notre civilisation aux quatre coins du monde. Leur sacrifice a forgé l’histoire de France et a permis l’épanouissement de notre civilisation. L’exception française passe aussi par les morts de toutes les guerres, de tous les temps.
Vous comprendrez donc qu’à l’occasion de ce déplacement en Bretagne pour honorer le roi Louis XIV dont on commémore cette année le tricentenaire de la mort, nous avons souhaité, la Princesse Marie-Marguerite, et moi-même venir nous recueillir devant ce monument. Au-
delà de l’hommage à rendre au Grand Roi qui fut aussi un grand chef de guerre, il y a aussi des devoirs à rendre à tous ceux sans lesquels les pages de gloire n’auraient pas été écrites.
Or, sans doute n’est-ce pas un hasard que ce soit Louis XIV qui m’amène en Morbihan. Son souvenir y est très présent d’abord par toutes les prières d’intercession adressées pour sa naissance à Sainte-Anne –d’Auray par sa mère et ensuite, par son œuvre à Port-Louis ou à Lorient, deux villes marquées par une vie militaire toujours active. Nous l’avons constaté ayant été reçus par la Marine nationale. Nous avons pu y voir à l’œuvre les Fusiliers Marins et Commandos, héritiers contemporains de la Marine royale. La tradition perdure à travers cette unité d’élite!
Mais le roi de gloire a aussi été un souverain charitable et reconnaissant. Avec la fondation des Invalides, Louis XIV a montré qu’il avait le souci de ceux qui avaient combattu dans ses armées pour assurer à notre pays, paix et prospérité. Il a voulu le plus beau monument, la meilleure des institutions pour qu’une fois vieux ou blessés, ceux qui ont servi, ne soient pas oubliés. Son œuvre est toujours là comme un témoignage du soin qu’il prenait de l’âme et du corps de ceux qui avaient combattu à ses côtés.
Ainsi, à Sainte-Anne-d’Auray, je ne peux m’empêcher de penser que ce monument s’inscrit dans l’esprit de ce que souhaitait le Roi Soleil et que le tri-centenaire est l’occasion de rappeler. Rien n’est trop beau pour les soldats, pour les victimes des guerres. Pour leur signifier notre respect.
Les honorer fait partie de notre devoir. Je le ressens doublement, comme héritier d’une longue tradition dans laquelle la guerre a tenu une place importante, et plus directement encore, comme Lieutenant de Vaisseau de réserve.
Ce monument à toutes les guerres est unique en France. Il honore tous ceux qui ont combattu au cours des siècles, des Champs Catalauniques aux actuels théâtres d’opérations extérieures, en passant, bien évidemment, par le combat des Trente ou la bataille d’Auray et les deux derniers conflits mondiaux dont on célèbre le centenaire et les soixante-dix ans. La présence des bannières et drapeaux, ici présents, l’atteste. La symbolique des statues rappelle tous les corps des armées contemporaines mais derrière se lisent aussi ceux des troupes anciennes, les hussards, les lanciers, les mousquetaires, les dragons et les chevaliers comme Bayard et Bertrand Du Guesclin dont les statues sont à quelques mètres…
Les gerbes que nous déposons, les chants et cantiques qui montent comme autant de prières, sont les signes de cette reconnaissance à tous les soldats, de toutes les guerres, de toutes les époques, qui ont donné leur sang pour que Vive la France !
Merci de m’avoir écouté.
Louis, duc d’Anjou.
Re: Louis de Bourbon : visite officielle en Bretagne
Ces visites du Prince dans les régions sont meilleures que tous les discours; Merci à vous, monseigneur.
Henry- Baron
-
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Re: Louis de Bourbon : visite officielle en Bretagne
Comme en témoigne la page d'accueil du site de l'Institut de la Maison de Bourbon, il existe un album commémoratif confectionné par le Cercle Jean-Pierre Calloc’h, organisateur de cette visite en Bretagne.
- Page sur la visite en Bretagne (IMB) ;
- Lien direct pour la commande de l'album (45 €) ;
- Lien vers un petit extrait.
- Page sur la visite en Bretagne (IMB) ;
- Lien direct pour la commande de l'album (45 €) ;
- Lien vers un petit extrait.
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