Message du Prince pour le Pélerinage légitimiste du Puy en Velay

Voici également le lien du message du prince Louis de Bourbon sur le site de l'Institut de la Maison de Bourbon : cliquer ici.

On comprend d'ailleurs aisément qu'il n'aurait pas pu faire le déplacement, malgré l'importance accordée à ce pèlerinage du Puy, du fait de la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de la princesse Eugénie ayant eu lieu le 4 juin.

Je ne suis pas certain de partager l'optimisme de ce texte sur tous les points cependant, en le relisant, même si je comprends aisément que l'espérance soit nécessaire pour motiver ses "troupes." Mais il vaut peut-être parfois mieux faire des constats certes difficiles, quitte à préparer les combats de demain.

Ainsi, je n'ai pas vraiment l'impression de me trouver face à un monde qui retrouverait un chemin d'unité et de transcendance ; au contraire, je ne pense pas que l'on puisse rencontrer de société plus divisée et fragmentée que la nôtre. Elle l'est d'abord principalement entre croyants et non croyants, ces derniers dominant encore dans toutes les structures, mais encore au sein de la chrétienté elle-même qui n'a jamais retrouvé son unité depuis le schisme entre l'Occident et l'Orient (mille ans environ tout de même), les protestants ayant continué leur route depuis qu'ils existent et les musulmans créant une division de plus avec l'islam comme deuxième religion pratiquée dans plusieurs pays occidentaux, quand ce n'est pas la résurgence du paganisme sous diverses formes ici et là. Il y a des phénomènes intéressants parfois, comme la manifestation contre le "mariage pour tous", mais la société n'en reste pas moins très laïque au jour d'aujourd'hui, les gens dans leur immense majorité pratiquant une morale, si l'on peut dire, qui n'a plus grand chose de chrétien.

A côté de cela, nous avons une référence au pape François, dans ce texte, qui m'interpelle. Car à lire les déclarations aussi bien politiques que religieuses du très saint Père, je trouve que le modèle social qu'il plébiscite est tout sauf légitimiste : l’œcuménisme semble s'établir sans aucune exigence intellectuelle, de l'islam à la FSSPX sans distinction dogmatique (ah, qui se souvient de Benoît XVI et de son interpellation à l'islam sur le thème de la foi et de la raison, en 2005 ou 2006 si je ne me trompe : cela paraît sorti d'un autre siècle !) ; l'unité prônée se fait contre la laïcité radicale et anti-religieuse, ce qui est très bien jusque-là, sauf qu'une alliance des religions sans distinction serait fort dangereuse pour le dogme catholique, le catholicisme étant de plus naturellement religion d’État dans le modèle royal légitimiste, le pape se disant contre les états confessionnels (une monarchie française de droit divin risquerait d'être classée ainsi pour un œil moderne peu subtil, même s'il ne s'agit pas d'une théocratie).

En somme, prier est un acte très nécessaire depuis la ferveur de nos saints religieux, mais il est important de savoir aussi pour quoi l'on prie exactement, et que la prière s'appuie sur un élan témoignant de la Vérité du Christ et de nos traditions. Le pape François comprend-il vraiment les vieilles traditions européennes ? En ce sens, la dernière phrase du prince Louis est particulièrement juste, car nous avons besoin d'une France consciente de son héritage pour illuminer les autres pays, non pas pour les souiller comme depuis la Révolution qui s'est hélas exportée un peu partout, mais comme au beau temps de saint Louis arbitre de l'Europe par exemple. Il est vrai qu'il y a un monde qui semble se terminer, ou du moins qu'il y a des bouleversements dont il est difficile de prévoir la fin. Nous devons avoir confiance dans le dessein de Dieu en tant que Chrétiens, mais ne pas se voiler la face sur les épreuves à venir, ni surtout négliger, comme les royalistes providentialistes, que le pouvoir spirituel (la prière) a besoin du pouvoir temporel (l'action royale) pour s'incarner.