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Déclaration de Monseigneur le duc d’Anjou :

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Déclaration de Monseigneur le duc d’Anjou : Empty Déclaration de Monseigneur le duc d’Anjou :

Message par Camisard Jeu 01 Sep 2016, 14:41

Déclaration de Monseigneur le duc d’Anjou, en date du 25/08/2016:


Mes chers compatriotes,

La date du 25 août, fête de la Saint-Louis, mon aïeul et mon saint patron et aussi le modèle largement reconnu de la sagesse en politique, m’offre l’occasion de m’exprimer. Je n’ai pas voulu le faire au moment où les dramatiques évènements de l’été se sont produits car ma voix aurait peu apporté à ce qui fut dit alors. La compassion devant les victimes s’imposait et continue à s’imposer car les conséquences de ces attaques barbares sont loin d’être terminées ; les encouragements aux forces de sécurité et de secours ou aux équipes de soins s’imposaient elles-aussi et s’imposent encore devant l’ampleur du mal. Mais au-delà ? Que pouvait-on dire devant l’horreur des actes commis ? Les assassinats aussi monstrueux que lâches, d’êtres innocents, n’ont jamais aucune justification et les commettre au nom d’une religion encore moins. Fanatisme et politique n’ont jamais fait bon ménage. L’histoire nous le rappelle.

Or c’est justement au nom de l’histoire, mais sans nostalgie et dans un souci d’avenir meilleur, que je peux apporter quelque chose, au moment où la France, mon pays, subit une grave crise. Il me semble que les seuls remèdes politiques habituels ne suffiront pas à conjurer les dégâts et la profondeur du mal. Vu avec le recul des siècles et surtout l’expérience que cela donne, le mal qui atteint la France me parait double. Il y a d’abord une guerre de civilisation, déclarée par un ennemi plus ou moins visible et insidieux, et que désormais les gouvernants semblent enfin désigner par son nom mais, surtout, une très profonde et grave crise morale ou d’identité, sorte de cancer de l’intérieur qui nous affaiblit tout autant, peut-être même davantage, que l’ennemi désigné.

De la guerre qui est menée à la France, à l’Europe, à la Chrétienté, que dire ? Accepter de mettre un nom sur les choses et donc les qualifier est déjà le meilleur moyen pour combattre. L’ennemi identifié, Il s’agit de concevoir et de mettre en œuvre une politique étrangère et une politique intérieure qui répondent aux intérêts de la France et de l’Europe chrétienne dont nous sommes solidaires. Il s’agit ensuite d’avoir une stratégie et une tactique. Je ne doute pas que l’une et l’autre soient à la portée de nos gouvernants quels qu’ils fussent, s’ils acceptent de se remettre en cause, de se donner les moyens de la lutte et de faire confiance aux spécialistes. Faire parler la raison plus que le sentiment et l’idéologie. La France a toujours su mener les combats, ses forces armées sont reconnues par tous et partout, et le pays entier trouvera l’énergie nécessaire pour les soutenir. Déjà, force est de constater que de saines réactions ont commencé à apparaître.

La crise morale est plus grave. Les causes internes sont toujours plus complexes à combattre que les ennemis déclarés. Elles le sont notamment parce que elles ont souvent des origines plus profondes, plus lointaines. Mais l’histoire dont par ma naissance je suis en quelque sorte le représentant comme héritier et successeur des souverains qui, patiemment, siècle après siècle, ont façonné la France, l’histoire montre que les crises de conscience ne sont pas insurmontables. C’est même souvent de l’épreuve et de la rupture avec des habitudes passées qui endorment plus qu’elles ne font progresser, que la France s’est constituée. Dès l’origine ! Epreuves et rupture, avec Clovis qui fait passer la Gaule du rang de province romaine à celui de royaume libre et autonome ; épreuves et rupture avec la renaissance carolingienne ; puis avec le renouveau de la souveraineté au XIIIe siècle, celui de Bouvines et de Saint Louis ; et je continue avec le renouveau d’après la guerre de Cent ans qui avait pourtant laissé la France exsangue et quasi à la merci d’une dynastie étrangère. Que dire de la Renaissance qui a suivi le désastre de Pavie, de celle d’après les Guerres de Religion ou encore du sursaut admirable de tout le pays dans les premières années du XVIIIe siècle alors que Louis XIV devait faire face à une Europe une nouvelle fois coalisée. Oui, il y a un ressort très français qui veut que notre pays même malmené, même quasiment abattu, ne capitule pas.

Ces sursauts proviennent de la nature très particulière de la France. Ce n’est pas un état comme les autres. Le pouvoir ne s’y confond pas avec la force. La France a toujours reposé sur ses familles, sur des communautés d’intérêt, sur un état de droit mis en place alors que l’Europe connaissait encore régime féodal et droit du plus fort. Si la France présente cette spécificité cela lui vient de ses origines. Clovis, ne fut pas seulement le premier des rois, mais ce fut surtout le premier des rois chrétiens. Ainsi dès l’aube de la civilisation française il y avait, venant couronner au sens propre comme figuré le pouvoir, une transcendance. Politique et mystique allaient de pair. Jamais le roi ne fut un monarque tout puissant. La royauté française a toujours été vécue comme un service, imposant des devoirs garantis par Dieu. Au-dessus du roi il y avait toujours la nécessité de conserver les préceptes de l’évangile qui sont aussi ceux du droit naturel : respect de la personne humaine, respect de la famille. La France a mérité le titre de « Fille aînée de l’Eglise », parce que plus que toute autre nation, elle a su mettre ses devoirs avant ses droits. Elle a puisé dans la religion une éthique qui donnait à la politique une autre dimension. Ainsi, elle devint un modèle.

Certes cela a pris des contours bien différents selon les âges, mais le principe a toujours subsisté ; certes il y a eu parfois de mauvaises politiques mais justement reconnues comme telles. Mais l’histoire nous enseigne aussi qu’il y a des limites à ne pas franchir, des principes non négociables : la souveraineté de l’état, le primat du bien commun contre les intérêts particuliers, les libertés notamment collectives pour garantir les particularismes hérités de l’histoire des lieux, etc.

L’histoire nous apprend aussi et surtout qu’un peuple est grand quand il a des motifs de partager une vision commune de sa destinée c’est-à-dire de son avenir ; de donner de lui-même pour des causes qui le dépassent mais qui le font entrer dans l’histoire. Tel est bien ce qui a produit les grands artistes, les grands savants, les grands capitaines et les conquérants ; les gloires nationales que nos livres, nos mémoires, nos chansons exaltaient. Durant longtemps, de l’épopée des grognards de l’Empire au « debout les morts ! » de la Guerre de 14-18, les régimes nouveaux ont continué à évoquer ce récit national. La mystique de la Patrie avait su remplacer l’amour pour le Roi et la Couronne. Mais qu’en est-il actuellement ? Quelle « mystique » est-elle offerte aux jeunes depuis deux ou trois générations ? Celle du consumérisme et du  matérialisme; celle de la culture de la mort ; celle du jeu et du moindre effort, celle de la toute-puissance de l’argent. Depuis des décennies ont été élevés au rang de nouvelles valeurs l’individualisme, l’abandon de la notion de service et de sacrifice, le relativisme, l’immanence et, comble, la négation des épisodes glorieux de notre histoire dont il faudrait s’excuser ! Tout cela a détruit peu à peu les fondements de la société qui n’a plus su intégrer ceux qui frappaient à sa porte et qui, surtout, a ôté tout souhait et désir de s’intégrer à la France devenue plus un contre-modèle qu’un modèle.

Il me semble que la cause première de ce triste état des lieux est avant tout l’abandon des repères notamment religieux par notre pays c’est-à-dire ces limites sans lesquelles les libertés ne sont plus que des licences dangereuses tant pour l’homme que pour la société. Ainsi, en un peu plus de deux siècles a été porté profondément atteinte à notre identité, française et chrétienne. Les repères perdus, l’avenir est difficile à construire ! Aussi, nourrie de bonnes intentions comme le prétendent ses partisans, la laïcité républicaine n’en est pas moins un leurre. Elle nous coupe en réalité de nos racines séculaires et le vide idéologique laisse la place à toutes les idéologies mortifères.

Les jeunes ont besoin de grandeur, besoin d’espérance. Une société qui désespère et désenchante sa jeunesse n’a plus sa place. Il faut revenir de cet esprit d’abandon. Il faut retrouver enthousiasme, désir de se dépasser et, surtout, volonté. Retrouver la ferveur de Bouvines et de Patay, celle que montrent les champions sportifs prenant exemple sur les saints ou les militaires. Offrir des perspectives qui présentent leur part de gratuité et de grandeur. Ces occasions ne manquent pourtant pas aujourd’hui où les combats à mener sont nombreux : ceux pour redonner à la vie humaine sa place avec ses multiples facettes depuis l’éthique oubliée dans les états riches jusqu’aux problèmes de malnutrition dans les pays pauvres ; ceux pour rendre notre planète plus durable après qu’elle a été souvent saccagée par l’inconscience de plusieurs générations ; ceux pour faire accéder le plus grand nombre à l’instruction sans laquelle il n’y a pas d’échanges possibles entre les hommes. Savoir se parler et pouvoir se comprendre !

Redonner le goût du bien commun et se souvenir que la France est d’abord une communauté forte de son identité façonnée par ses racines gréco-latines et chrétiennes.

Heureusement, bon nombre de jeunes l’ont retrouvé d’eux-mêmes dépassant les faux maîtres qui les trompaient plus qu’ils ne les formaient. Depuis plusieurs années on les voit veiller sur leur pays ; retrouver les fondamentaux de la philosophie notamment politique, renouer avec les valeurs du don, de la gratuité sans lesquelles il n’y pas de bien commun possible. On les voit surtout retrouver le sens de la famille et de la vie sur lequel ils assoient leurs perspectives d’avenir. Le monde appartient aux jeunes et à ceux qui donnent du sens à leur vie. L’histoire de France nous l’enseigne.

J’ai voulu le rappeler car, en invoquant l’aide de Saint-Louis, mon aïeul, mais aussi celle de tous les saints et saintes de France, si nombreux, et en n’oubliant pas le dernier d’entre eux, le père Hamel, mort en martyr pour sa Foi, je crois plus que jamais en mon pays et en son avenir.

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Message par Calliope Jeu 01 Sep 2016, 15:15

Merci Camisard pour ce texte que j'avais lu sur le site de "Valeurs actuelles". Discours tout à fait pertinent de notre Roi: Il évoque la philosophie politique et la chrétienté sans les mettre en opposition mais en les considérant comme nécessaires et finalement complémentaires. J'apprécie beaucoup!

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Message par Mickaelus Mar 06 Sep 2016, 19:18

Je vous remercie également de nous rapporter ici ce texte très intéressant, Camisard, je ne me suis pas trop occupé de la toile ces derniers temps - et bon retour par ici aussi, c'est sympathique de revoir d'anciennes têtes occasionnellement Smile .

D'ailleurs Calliope, n'hésite pas toi aussi à publier ce genre de texte ici quand je ne les vois pas, puisque tu l'avais vu. Je cite les deux liens pour la forme : celui du "nouveau" site de l'Institut de la Maison de Bourbon (cliquer ici) ; celui de Valeurs actuelles (cliquer ici).


Sur le fonds, je trouve que l'analyse est tout à fait fine et juste, digne d'un roi qui saurait mener le cap d'une France rendue à elle-même, même si l'on aimerait parfois que la déclaration aille encore un peu plus loin, encore que je comprenne certains impératifs que je qualifierais de diplomatiques et que j'ai éprouvé le même besoin de recul par rapport aux événements de cet été. Par exemple, le duc d'Anjou nous fait remarquer très justement qu'il s'agit tout d'abord de reconnaître et de nommer l'ennemi auquel nous devons faire face lors de cette guerre déclarée à une certaine image de la France (l'ancienne France catholique comme la république athée d'aujourd'hui, seul point de réunion paradoxal finalement !) comme à la chrétienté, seulement il ne nomme pas lui-même cet ennemi, désignant simplement "une religion", au premier paragraphe. De fait, j'aimerais aussi qu'aucune religion ne cautionne une violence aussi lâche et terrible ne serait-ce que par une partie de son dogme, mais ce n'est hélas pas le cas. On ne peut pas faire l'économie d'une réflexion théologique poussée vis-à-vis de l'islam, même si c'est sortir d'une zone de confort auquel le relativisme intellectuel de l'ère moderne a habitué beaucoup de gens. Ceci est d'ailleurs largement lié à la perte des repères évoquée plus loin et à la détestation de soi (et de la chrétienté), qui amène aussi à idéaliser l'autre, tellement on a culpabilisé l'occident en général, comme s'il était condamné à se faire pardonner la colonisation et autres œuvres anciennes.

A mon sens, le constat le plus important de la déclaration consiste dans le fait de prendre conscience que la première cause de nos problèmes, est l'abandon de l'héritage de la France par les Français eux-mêmes, que ce soit leur héritage royal ou religieux. Effectivement, un ennemi est d'autant plus apte à nous mettre à mal que nous sommes faibles et incertains de ce que nous sommes, bien au contraire de lui. En ce sens, il est aussi très important de la part du duc d'Anjou d'affirmer que la laïcité ne peut pas répondre aux problèmes que nous rencontrons, de même que la mystique républicaine (des grognards aux poilus) est complètement dépassée et inopérante désormais. Les appels au rassemblement, à l'unité et au patriotisme des Hollande, Valls et consorts sonnent creux et faux. Il est intéressant, ces derniers temps, de remarquer combien le Front national est coincé dans ses aspirations contradictoires, c'est-à-dire en se voulant à la fois le parti jacobin et le représentant d'une certaine "tradition française" un peu floue, à la bonapartiste ou à l'orléaniste (c'est-à-dire qu'on jette toute l'histoire de France dans la marmite, on mélange et peu importe le résultat) ; lors de l'épisode du burkini, la volonté de proscrire les signes religieux de l'espace public, y compris les signes religieux chrétiens, a suscité quelques remous dans l'aile "traditionnelle" de l'électorat FN. Je fais le lien avec la déclaration du duc d'Anjou, parce que c'est précisément là que peu se situer, entre autres choses, l'originalité du discours légitimiste : nous sommes la seule expression philosophique politique qui peut réclamer au nom de la tradition française capétienne, une hiérarchisation des religions en France, parce que c'est le minimum vital dans une France qui est elle-même.

L'appel à l'esprit de raison plutôt qu'à l'idéologie est aussi important, puisqu'il est question de philosophie, comme le remarque Calliope dans son commentaire. Il est clair que la république, malgré ses prétentions originelles, ne fait pas montre de mesure ni de raison ; elle fonctionne au contraire sur un postulat que je qualifierais de mythologique. En fait, c'est un comportement un peu théocratique ; il y a les grands mythes de la Révolution, de la construction européenne qui ne saurait être discutés ni remis en question, ce sont des dogmes qui sont assénés à la population encore et encore jusqu'à l’écœurement, ou bien tant et si bien qu'après un lavage de cerveau de si longues décennies, beaucoup ne s'en rendent plus même compte. En cela, en effet, la philosophie politique est on ne peut plus importante parce que la vérité, dispensée par la religion catholique en royaume de France, n'a pas à avoir peur d'être expliquée, encore moins dans la sphère strictement politique, quand nous soutenons une distinction des pouvoirs qui n'existe pas dans le régime républicain mythologique.

Et là, ce sera ma différence avec le duc d'Anjou, ou mon côté plus incisif et moins diplomate, car je ne puis accorder le nom de France à l'entité qui gouverne, ou le prétend, le territoire du royaume d'antan. Je ne crois pas en la capacité tactique de ses chefs, je ne crois pas à la possibilité d'une collaboration avec la moindre parcelle de ce système, qui impose d'oublier son âme pour s'abandonner à lui. Je pense que le duc d'Anjou doit avoir l'espoir que quelque jour, peu importe que ce soit pour lui ou pour ses descendants, une transition pacifique puisse se faire avec la conscience retrouvée de ces jeunes qui s'écartent pour certains d'entre eux des mauvais modèles. Mais quant aux anciens exemples historiques de division et de défis cités dans la déclaration, ils étaient politiques avant tout, tandis qu'aujourd'hui, c'est une crise de civilisation tout entière, que je crois absolument inédite. Il faudrait créer une lutte indépendante, morale bien entendu, dont le roi prendrait la tête au moins symbolique, et je crains qu'elle ne devra être sans concession.
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