Les difficultés de la monarchie espagnole
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Les difficultés de la monarchie espagnole
Il en était question il y a quelques jours dans la presse française (et accessoirement sur mon blogue où j'ai donné mon avis global sur la question), la monarchie espagnole rencontre aujourd'hui des contestations qui, quoique assez épisodiques, n'en sont pas moins assez inédites depuis la restauration d'un roi en Espagne. Elles proviennent de différents groupes de personnes que rien ne rapproche idéologiquement. D'une part les incontournables séparatistes basques, mais aussi les indépendantistes républicains catalans qui ont à plusieurs occasions brûlé des effigies du roi Juan Carlos (ce qui est lourdement puni en Espagne). D'autre part, une contestation plus mesurée de ce qu'on pourrait appeler la droite dure catholique - on peut y inclure des nostalgiques du franquisme - qui vit mal les effets de ce qu'on qualifie souvent de "transition démocratique", et dont certains réclament l'abdication du roi en faveur de son fils pour renforcer l'institution.
Et c'est bien là que la bât blesse. Si on ne demande évidemment pas au roi d'Espagne d'être à proprement un caudillo avec l'hérédité en plus, il est assez terrible de lui entendre user pour défendre le régime monarchique de cet argument principal : "la monarchie a permis à l'Espagne de vivre sa plus longue période de stabilité et de prospérité en démocratie". On ne va pas cracher sur plus de prospérité, mais tout de même, cela révèle plusieurs problèmes.
- Une monarchie parlementaire dans notre contexte moderne se lie au concept de démocratie totale alors que c'est en se liant à la tradition (ce que renie nécessairement toute démocratie totale) qu'une monarchie est forte et peut perpétuer l'identité du pays et ses moeurs.
- Le parlementarisme et la démocratie implique le risque toujours grandissant de se séparer du soutien traditionnel de toute monarchie : le peuple conservateur et traditionnel, toute monarchie digne de ce nom étant nécessairement traditionnelle (puisqu'elle doit perpétuer les valeurs du pays et avoir une logique transcendante et non populaire, dans la logique catholique). Le problème est évident en Espagne : la démocratie permet un étrange couple, royauté et gouvernement socialiste, ce dernier ayant fait bien des dégâts, lois en faveurs des homosexuels, légalisation de myriades d'immigrés, etc. Peut-on en vouloir dès lors aux Espagnols bien à droite de se méfier ?
- Le parlementarisme et la démocratie entraînent un certain relativisme religieux. En relation avec la possibilité mortifère et contradictoire qu'un gouvernement socialiste puisse exister sous une monarchie, l'observatoire de l'islamisation nous apprend que "la Ligue Arabe par la voix de son secrétaire Amr Moussa, a réclamé le partage de la Cathédrale de Cordoue entre musulmans et chrétiens, réitérant une demande déjà formulée par la Commission Islamique d’Espagne en 2004, soutenue à l’époque par les élus cordouans du Psoe, le parti socialiste espagnol." Requête refusée, mais cela ne laisse aucun doute sur les intentions des musulmans d'effectuer une contre-Reconquista à long terme.
La conclusion est simple : la monarchie parlementaire et purement démocratique est un écueil que le militantisme royaliste français doit éviter. Le lien avec la tradition et la réaction est incontournable pour la défense de la civilisation d'un pays.
Et c'est bien là que la bât blesse. Si on ne demande évidemment pas au roi d'Espagne d'être à proprement un caudillo avec l'hérédité en plus, il est assez terrible de lui entendre user pour défendre le régime monarchique de cet argument principal : "la monarchie a permis à l'Espagne de vivre sa plus longue période de stabilité et de prospérité en démocratie". On ne va pas cracher sur plus de prospérité, mais tout de même, cela révèle plusieurs problèmes.
- Une monarchie parlementaire dans notre contexte moderne se lie au concept de démocratie totale alors que c'est en se liant à la tradition (ce que renie nécessairement toute démocratie totale) qu'une monarchie est forte et peut perpétuer l'identité du pays et ses moeurs.
- Le parlementarisme et la démocratie implique le risque toujours grandissant de se séparer du soutien traditionnel de toute monarchie : le peuple conservateur et traditionnel, toute monarchie digne de ce nom étant nécessairement traditionnelle (puisqu'elle doit perpétuer les valeurs du pays et avoir une logique transcendante et non populaire, dans la logique catholique). Le problème est évident en Espagne : la démocratie permet un étrange couple, royauté et gouvernement socialiste, ce dernier ayant fait bien des dégâts, lois en faveurs des homosexuels, légalisation de myriades d'immigrés, etc. Peut-on en vouloir dès lors aux Espagnols bien à droite de se méfier ?
- Le parlementarisme et la démocratie entraînent un certain relativisme religieux. En relation avec la possibilité mortifère et contradictoire qu'un gouvernement socialiste puisse exister sous une monarchie, l'observatoire de l'islamisation nous apprend que "la Ligue Arabe par la voix de son secrétaire Amr Moussa, a réclamé le partage de la Cathédrale de Cordoue entre musulmans et chrétiens, réitérant une demande déjà formulée par la Commission Islamique d’Espagne en 2004, soutenue à l’époque par les élus cordouans du Psoe, le parti socialiste espagnol." Requête refusée, mais cela ne laisse aucun doute sur les intentions des musulmans d'effectuer une contre-Reconquista à long terme.
La conclusion est simple : la monarchie parlementaire et purement démocratique est un écueil que le militantisme royaliste français doit éviter. Le lien avec la tradition et la réaction est incontournable pour la défense de la civilisation d'un pays.
Condamnations pour injures à la couronne
Un épilogue parmi d'autres du problème catalan évoqué ci-dessus :
Lire la suite de l'article ici.Deux jeunes indépendantistes catalans ont été condamnés mardi à Madrid à une amende de 2.700 euros chacun pour avoir brûlé des photos du roi d'Espagne Juan Carlos, le 22 septembre à Gérone (nord-est).Un juge de l'Audience nationale les a condamnés pour «injure grave à la couronne». Mais il n'a pas suivi les réquisitions du parquet, qui réclamait une peine de prison de 15 mois chacun, convertible en amende de 5.400 euros.«En tenant compte du fait qu'ils sont étudiants, il semble plus positif qu'ils paient une amende plutôt que d'être emprisonnés», a indiqué le juge.«Vous pouvez avoir vos idées politiques, mais sans injurier les institutions de l'Etat a déclaré le magistrat à Jaume Roura et Enric Stern, qui avaient reconnu les faits pendant l'instruction.
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