Maurice G. Dantec prophétise après l'élection d'Obama

Et il voit très loin ! Cela paraîtrait farfelu à tous nos bien-pensants occidentaux libéraux-gauchistes mais je pense que les déchirements ethniques, communautaires, et le réveil de l'impérialisme russe contre l'auto-destruction européenne sont sans doute bien vus.

Le drapeau rouge flotte sur la Maison-Blanche.

Depuis le 4 novembre au soir, heure américaine, of course, le monde entier exulte, la communauté internationale se réjouit, des foules font la « teuf », des journalistes tombent en pâmoison, des hommes politiques s'agenouillent devant le miracle, des « artistes » généreusement subventionnés se trouvent des vocations subites d'égéries illuminées par la grâce ou de chauffagistes pour dithyrambes, on voit même certains abrutis « conservateurs » européens se mettre de la partie, cotillons et confettis, en route vers un nouveau monde, en route vers The Change We Need, en route vers la destruction des États-Unis.

On peut comprendre le joyeux consensus qui saisit le reste la planète : il était temps ! - la bureaucratie onuzie aura enfin eu raison de la dernière souveraineté impériale qui menaçait son projet de gouvernement socialiste supranational. Et le plus drôle, pour elle, c'est que cela est venu du coeur même de cette entité qu'il faut absolument détruire pour imposer aux hommes de cette planète l'eugénisme totalitaire et l'anéantissement des singularités politiques.

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Entretien avec Maurice Dantec sur Le Point.fr :

Publié le 15/01/2009 - Modifié le 16/01/2009 N°1896 Le Point

Spécial États-Unis - Interview Maurice G. Dantec - « Obama fera bien pis que Bush »

Français de plume, il se dit « nord-américain » d’adoption. Ecrivain déjanté, catholique allumé et rocker habité, perpétuant la tradition des imprécateurs, Maurice G. Dantec est peut-être le dernier défenseur de George W. Bush.

Propos recueillis par Élisabeth Lévy

Le Point : Le monde entier se réjouit et croit que l’Amérique peut rebondir. Le monde entier, sauf vous. Votre nature, disons malicieuse, vous pousserait-elle à détester ce que la plupart des gens aiment ?

Maurice G. Dantec : N’est-ce pas plutôt l’inverse (1) ? Les masses démocratisées ont le don d’opter pour tout ce qui me fait horreur. Quant à Barack Hussein Obama, on voit déjà la realpolitik remplacer les beaux discours humanistes. Les Américains en avaient juste marre de se faire cracher au visage par tous les bobos de la planète, de l’extrême rien à l’extrême nul, alors qu’ils sont la forteresse du monde libre et qu’ils le savent. J’attends avec impatience le départ des soldats américains d’Irak : on assistera à une guerre civile interconfessionnelle de grande ampleur, avec des rebondissements intéressants entre l’Iran et le Pakistan. A côté, Gaza-ville ressemblera à un ball-trap. Lorsque les forces occidentales partiront d’Afghanistan, les talibans seront de retour au pouvoir en moins d’un mois. Les mêmes qui ont voté (ou auraient voulu le faire) pour Obama pleureront alors à chaudes larmes sur le sort des femmes exécutées ou lapidées publiquement dans des stades bourrés de crétins barbus.

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Calliope a écrit:Si l'Islam veut vivre en autarcie depuis des dogmes délirants, c'est son droit. Tout Peuple est libre ( de choisir une République ou de vouloir la monarchie, de choisir l'Islam plutôt que la civilisation ): Son destin lui appartient car c'est là la Loi du temporel.

Je suis à la fois en accord et en désaccord avec ton assertion. D'une certaine façon, on peut dire que l'homme est libre en ce que Dieu l'a créé ainsi, et qu'il peut donc se damner ou pas : cela peut sembler valoir pour les peuples. En même temps, selon la tradition française, on sait que la souveraineté n'appartient pas au peuple, parce que dans les faits cela n'existe pas et que seul un pouvoir souverain prend une véritable décision. Ce qui me fait penser que si l'individu est libre, le peuple l'est fort peu par essence. L'essentiel étant d'avoir une autorité juste et reconnue, conforme au Bien à sa tête.

Alors, je suis d'accord, la premier devoir du pouvoir souverain d'un pays est de veiller sur le pays dont il a la charge. On ne peut pas dire ainsi que l'Irak nous menace beaucoup, même si Dantec a raison sur le fait que la chaos risque de se répandre là-bas. Par contre, il arrive que des situations qui ne se déroulent pas sur notre territoire nous menacent directement, ou potentiellement à plus ou moins long terme. Et justement, en ce qui concerne l'Afghanistan, et quand je pense au problème que constitue le Kosovo musulman, je ne pense pas qu'on puisse négliger des problèmes qui sont à nos portes. Seulement, pour tout cela il faut un projet de civilisation, et force est de constater que ni les Américains ni les Européens n'en ont. Contrairement à Dantec, je n'ai guère d'admiration pour les États-Unis, et ne pense pas qu'il était intéressant d'aller en Irak pour installer la "démocratie". Une vraie action de civilisation, quand je pense à la question palestinienne, serait l'action d'une coalition catholique pour réinstaurer le royaume de Jérusalem. Malheureusement, nous vivons à l'ère du relativisme où les identités se sont estompées et où personne n'affirme plus rien. Résultat, les problèmes ne se règlent jamais.

Ah, j'avoue que cela me conviendrait tout à fait. Imaginons un peu le roi de la France, fille aînée de l'Eglise, prendre la tête d'une coalition catholique pour ramener paix et prospérité en Terre Sainte !

Évidemment, remettons les pieds sur terre car il serait déjà beau de reconquérir le trône de France pour essayer de renouer avec la gloire et l'honneur de nos aïeux !