Deuxième mariage du comte de Paris

ET POURTANT C’ÉTAIT BIEN UN MARIAGE DE RÊVE. Sur cette Côte basque qu’ils aiment tant, ils avaient choisi la plus jolie ville, Arcangues. C’était le 26 septembre dernier, Henri, comte de Paris épousait Micaëla Cousino Quiñones de Leon. Un mariage d’amour et d’automne, entre deux êtres qui, depuis trentecinq ans, avaient affronté côte à côte les bourrasques de l’existence. Et pourtant, dès la sortie de l’église, lors du vin d’honneur offert sur la place d’Arcangues, bien des invités s’interrogeaient. Deux phrases d’un courriel adressé à ses cousins par le duc de Vendôme, fils du comte de Paris, circulaient : «Un mariage qui ridiculise notre famille et l’église. La rupture définitive de nos relations avec notre père » Une condamnation difficile à comprendre. Pour la plupart des invités et pour les quelques centaines de fidèles de la maison de France qui applaudissaient leurs princes ce jour-là, cette cérémonie symbolisait justement le contraire. La réconciliation avec l’église et avec les traditions de la famille royale. Après des décennies d’attente, le chef de la maison de France avait surmonté ses difficultés conjugales. 52 ans après son premier mariage avec la duchesse Marie-Thérèse de Wurtemberg, il était enfin autorisé par le Saint-Siège à en contracter un autre avec la femme qu’il aimait. Et cette nouvelle union, il avait pris soin de le préciser, n’enlevait rien à son respect pour la mère de leurs cinq enfants, titrée duchesse de Montpensier depuis leur divorce en 1984. « Je ne dirai jamais assez tout le respect que j’ai pour elle », nous avait-il déclaré la veille de la cérémonie. Même le serrement de coeur que le prince avait ressenti devant l’absence de sa famille semblait effacé par l’appel de ses soeurs Claude et Chantal : «Elles nous ont souhaité beaucoup de bonheur et cela nous a touchés. » Sans compter les nombreux témoignages d’affection reçus, dont une longue lettre du roi d’Espagne.