Italie : les Savoie réclament une indemnité à la république

Richard Heuzé a écrit:L’ancienne famille royale réclame 260 millions d’euros d’indemnités à l’État italien, pour l’avoir contrainte à l’exil pendant un demi-siècle.

Une fois de plus, les Savoie font scandale en Italie. Les prétentions des chefs de l’ancienne famille royale à être indemnisés pour le « préjudice moral » qu’ils auraient subi du fait de leur exil forcé en Suisse ont suscité hier une ava­lanche de protestations.

D’autant que ces prétentions sont loin d’être symboliques. Victor-Emmanuel réclame à l’État la somme de 170 millions d’euros, et son fils, Philippe-Emmanuel, 90 millions. Le tout majoré des intérêts légaux. La liste ne s’arrête pas là. Ils veulent également récupérer les biens confisqués à la suite de l’abolition de la monarchie au profit de la République par le référendum de juin 1946.

[...] Représenter une dynastie qui a plus de mille ans d’histoire et qui a joué un rôle de premier
plan dans la formation de l’Italie unifiée est une lourde responsabilité. Partie intégrante de
l’histoire de l’Italie, la mauvaise image de la dynastie rejaillit sur la nation toute entière.
En ma qualité de représentant et de garant de l’image de la Famille, j’ai le devoir de préciser
qu’aucune des initiatives inspirées non par le bien de la Famille mais par l’appât du gain et
effectuées au profit de quelques individus identifiables, n’ont rien à voir avec la Maison de
Savoie et avec l’héritage moral légué par le dernier roi d’Italie, Humbert II de Savoie.
Enfin, comme Chef de la Maison, je me dois de prendre les distances avec la demande de
dommages et intérêts présentée à l’État italien pour un exil qualifié d’injuste. Je ne souhaite
pas entrer dans la polémique sur le mérite d’une telle peine, objectivement anachronique, mais
je souhaite prendre exemple sur le roi Humbert II, qui jamais n’envisagea de demander un dédommagement
à son pays bien aimé. Pour Humbert II, l’exil ne s’apparentait pas à des vacances
dorées à l’étranger mais, au contraire, fut un moment interminable, particulièrement dur et
pénible. Loin de son pays, et accompagné seulement de quelques membres de sa famille. Il est
la seule personne qui aurait pu revendiquer des compensations pour le préjudice moral et matériel
causé. Il n’estima cependant pas nécessaire de créer un problème. C’est cela l’honneur
de la Maison de Savoie, qui a toujours su tout sacrifier au pays; qui n’a jamais pu être accusée,
même par les hommes politiques et les historiens les plus irrémédiablement hostiles à la dynastie,
de privilégier son intérêt personnel au détriment du bien du pays et des Italiens.
L’Italie avant tout. [...]