Insulte au roi d'Espagne

par V.F.H.78 Mar 02 Juin 2009, 16:50

Peut-on tout se permettre avec le roi?

Espagne: une amende pour insulte au roi

Le maire écolo-communiste de Puerto Real, une localité d'Andalousie, a été condamné aujourd'hui à une amende de 6.840 euros pour avoir traité le roi d'Espagne Juan Carlos de "corrompu" et de "fils de crapule".

Le juge de l'Audience nationale - haute instance pénale espagnole - José Maria Vazquez Honrubia a prononcé cette condamnation, en estimant que l'édile était allé au-delà de la simple critique politique que tout citoyen peut exercer, et était tombé dans "l'insulte personnelle". La condamnation est inférieure à celle requise par le parquet qui réclamait une amende de 10.800 euros.

José Antonio Barroso, maire issu de la coalition écolo-communiste Izquierda Unida (IU) avait prononcé ces paroles lors d'un discours pour la commémoration de la seconde République espagnole (1931-39). Venu soutenir le maire, le patron d'IU, Cayo Lara, a invité le "monarque" à régler le litige "avec quelques verres" au palais royal de la Zarzuela et à prendre "des cours" pour "connaître à fond les idées républicaines". La monarchie bénéficie d'une protection particulière de la loi espagnole et la justice veille à toute atteinte au "prestige de la couronne".

Malgré quelques attaques et des contestations régulières, surtout de la part d'indépendantistes républicains catalans, le roi demeure une figure relativement peu contestée en Espagne. La plupart des Espagnols louent son rôle déterminant lors de la transition démocratique de l'Espagne après la dictature franquiste (1939-75).

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par **Mickaelus** Mar 02 Juin 2009, 21:32

Heureusement que la fonction royale doit encore être respectée symboliquement en Espagne. Politiquement, on sait déjà ce que je pense de la monarchie parlementaire, ce pourquoi les propos de ce républicain sont ridicules et inopérants. Comme j'ai déjà commenté cette brève sur Le Figaro, je recopie ce que j'ai écrit là-bas (expression allégée pour être publié, naturellement) :

Je ne vois pas trop de quoi se plaint ce républicain. Comme il est dit à la fin de l'article, Juan Carlos a mis en place une monarchie parlementaire où il n'a presque aucun pouvoir et dont le fonctionnement démocratique n'a rien à "envier" (si j'ose dire) à notre république. Un roi qu'il pourrait critiquer en tant que républicain, ce serait un roi comme Louis XIV l'aïeul du roi d'Espagne qui détenait la souveraineté réelle. Il n'en est rien en Espagne, où le "roi" n'est pas le sommet de la pyramide des pouvoirs, mais en dehors et de façon symbolique. Personnellement, je préfère la vraie monarchie à la Louis XIV, mais il faut dire dans ce contexte que Juan Carlos a coupé l'herbe sous le pied des républicains.

par Partisan_Blanc Mer 03 Juin 2009, 09:38

Le roi est contesté par une partie des catholiques et du clergé avec la signature sur la loi sur le mariage homo, l'adoption et la loi du genre.
Un évêque avait appelé à l'abdication du roi en faveur de son fils.

par Minervalis Mer 03 Juin 2009, 13:03

Partisan_Blanc a écrit:[...]Un évêque avait appelé à l'abdication du roi en faveur de son fils.

Il est ironique de voir qu'autrefois les évèques sacraient les rois et qu'aujourd'hui ils s'efforcent de les défaire...

par Partisan_Blanc Mer 03 Juin 2009, 14:46

En même temps, Juan Carlos ne se comporte pas comme un roi Catholique, l'évêque n'a pas tort.

par Minervalis Mer 03 Juin 2009, 16:30

En fait, ma remarque visait plus large: j'entendais par là que le clergé "moderne" semble bien souvent complice des pires aberrations républicaines. Ne croyez-vous pas ?

par **Mickaelus** Mer 03 Juin 2009, 16:35

Vous avez raison Minervalis, il serait inutile de se dissimuler que les forces de la Révolution française ont miné une partie du clergé et une grosse partie des fidèles. Certains font cependant de la résistance, mais plus dans certains pays que dans d'autres...

En tout cas concernant la monarchie espagnole le fait est qu'il ne s'agit pas tant d'une restauration que de l'établissement d'une nouvelle monarchie. Juan Carlos étant déjà un cadet, et quant à la formule parlementaire je ne pense pas avoir besoin de détailler... Il est bien évident à cet égard que les catholiques traditionnels ne peuvent qu'être choqués devant la possibilité même de l'existence d'un gouvernement socialiste sous une monarchie.

par V.F.H.78 Mer 03 Juin 2009, 16:44

Juan Carlos Ier, roi d'Espagne, est en effet un cadet. Tout comme l'était Philippe V, roi d'Espagne et second fils de Louis "Le Grand Dauphin".
L'aîné des Capétiens ne peut être que roi de France.

Sinon il est vrai que ça peut surprendre d'avoir un gouvernement socialiste sous une monarchie mais Juan Carlos, connu pour ses idées "sociales", avait sans doute à coeur de trancher avec le franquisme.
En Suède aussi d'ailleurs, le gouvernement est socialiste...

Mais pour en revenir au sujet, ce qui m'étonne c'est l'insulte proprement dite "fils de crapule". Pourquoi donc? Il semble là que ce soit le comte de Barcelone, don Juan, qui est visé...

par **Mickaelus** Mer 03 Juin 2009, 16:52

Je ne suis pas certain que Franco ait fait son choix en pensant au trône de France, mais on peut toujours l'imaginer. Ce que je voulais dire c'est que ce choix manifestait sans doute autre chose que la volonté pure et dure de rétablir Sa Majesté Très-Catholique le Roi d'Espagne (comme on disait du roi de France qu'il était le Roi Très-Chrétien).

Concernant votre deuxième paragraphe, vous savez très bien que ça va beaucoup plus loin que ça. On ne reproche pas à Juan Carlos d'avoir des idées sociales, après tout le comte de Chambord en avait tout autant et même mieux, tout comme l'Église catholique a une doctrine sociale. Avoir des idées sociales et accepter un gouvernement socialiste, ce n'est pas la même chose. Le problème de cette pseudo-monarchie, de la même manière que celle de Suède que vous citez, c'est que le roi n'a plus la souveraineté, qui est partagée entre l'Europe et le parlement, que le roi ne choisit pas son gouvernement, et qu'enfin il ne gouverne pas selon la tradition de son pays ni le droit naturel. Ce qui n'est pas peu dire.

Pour l'insulte, laissez tomber, ces gens-là éructent ce qui leur passe par leur cervelle de moineau. Un pauvre type qui réclame la république alors qu'il est déjà dans un régime on ne peut plus parlementaire...

par Partisan_Blanc Jeu 04 Juin 2009, 10:04

Minervalis a écrit:En fait, ma remarque visait plus large: j'entendais par là que le clergé "moderne" semble bien souvent complice des pires aberrations républicaines. Ne croyez-vous pas ?

En France si, pour eux, la société n'a jamais été aussi chrétienne, donc inutile d'évangéliser.
Le clergé espagnol est beaucoup plus conservateur, et appelle souvent à manifester contre l'avortement, contrairement au clergé français (j'allais faire un lapsus, en disant clergé républicain)

par **Mickaelus** Jeu 04 Juin 2009, 15:11

Et le lapsus est très juste. Je le dis souvent, mais le "conflit" qui existe entre les conciliaires et les traditionalistes me fait toujours penser au clergé constitutionnel et aux prêtres jureurs de la Révolution, par opposition aux prêtres réfractaires qui refusèrent de prêter serment.

par Partisan_Blanc Jeu 04 Juin 2009, 15:40

Paradoxalement, les curés ultramontains sont les traditionnalistes. La FSSPX doit être plus proche du pape que l'Eglise de France.

Il existe encore une église gallicane. Jean XXIII avait dit lors de la visite du pape en France, qu'il était en communion avec l'Eglise de France. Alors que c'est censé être le contraire.

Il risque d'avoir un schisme latent.

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