A quoi servent les riches?
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Lastic
Ordre naturel
Calliope
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A quoi servent les riches?
Je vous transmets un article écrit par l'avocat de Genève Marc Bonnant, homme qui n'est pas sans talents depuis les éclairs de vérités qui savent l'animer:
"A faire rêver les pauvre et à les faire vivre.
Et à être haïs... Injustement. Les riches sont le sel de la terre. Les sociétés ne durent et ne se valent que parceque des énergies, des talents et des mérites singuliers créent des richesses.
Point d'art et de culture sans Princes et mécènes. Ce n'est pas là le moindre des paradoxes: Les riches, et eux seuls, rendent possible l'immatériel qui principalement importe et en assure la tradition. Jamais un pauvre n'a t-il doté un musée ou légué une bibliothèque...
Nos sociétés ont fait le choix de l'Etat providence. De la redistribution, non de la rétribution. A chacun selon ses besoins, édicte la politique, et non à chacun ses mérites.
Moralement, ce choix a peut-être ses vertus. Mais l'on pourrait soutenir que de priver les plus industrieux et inventifs du produit de leurs efforts et que de vouloir aligner, par la violence fiscale, les conditions de tous et de chacun sont autant d'atteintes à la liberté, à la nature et à ce qu'elle peut.
Nous vivons tous dans la forêt de Sherwood. Quelques clairières. Peu de clarté. La figure de réfèrence de nos sociétés modernes est Robin des Bois. Voler les riches pour alléger le sort des pauvres.
Ce brigandage porte aujurd'hui un beau nom: La solidarité.
La haine des riches, comme celle de toute supériorité, a sa longue histoire. La littérature, de Shylock à Harpagon, villipende la fortune qu'elle affuble d'avarice pour entraîner une théologique détestation. Thélogie...Saint Augustin, déjà, dénonçait la richesse comme une turpitude. Que d'enfers promis à ceux qui possèdent!
Et pourtant,ce sont ceux qui haïssent les riches qui violent avec constance le Dixième Commandement. Eux, les pêcheurs, qui devraient être voués aux gémonies. Plus justement à la géhenne...
Les riches nécessaires et honnis donc. Une tradition. La nouveauté est ailleurs: Leur mauvaise conscience. Les voici honteux. Regardez alentour: Le banquier genevois ne sort plus qu'à la nuit tombée, rase les murs et prend les transporsts en commun. Il s'habille en confection. Il déserte son chalet de Gstaad pour s'installer dans un pavillon aux Charmilles. Ses enfants, placés dans des écoles publiques lourdement métissées, ne disent plus que leur père est banquier à la Corraterie, mais plongeur au Buddha Bar.
Toute trace de richesse est, au mieux, effacée. Abandonnées les bonnes manières qui en sont l'indice.
Ah! La détresse de ne plus pouvoir être ce que l'on est et de l'être encore, avant que de l'avoir été.
Les riches servent à être haïs, écrivé-je, rôle sociologique qui, à lui seul, justifierait l'estime.
De tout temps, il a fallu au corps social, surtout lorsqu'il est malheureux, un bouc émissaire. De lui attribuer la cause exclusive de son infortune, c'est naturellement se dispenser de l'introspection et de l'effort. L'autre vous déresponsabilise. Cette pratique de sauvegarde est individuelle et collective. La haine légitime et rassemble; l'amour dilue. En amour on se perd; on se retrouve en haïssant.
Ainsi la haine méritereit-elle d'être réhabilitée... Elle contribue à la construction de l'identité. Elle la redéfinit et fonde la conscience de classe. On est et devient par opposition et contraste autant que par adhésion. Les sociétés se soudent par la haine de l'étranger. Ici l'étranger est le riche...
Mais l'envieuse égalité ubiquiteuse veille. Sans répit. Les riches vivent les derniers jours de Pompéï...
Ils entendent au loin les vociférations hollandaises ou mélanchoniennes, les délires de la gauches qui n'est que l'idéologie du ressentiment, le chant des impuissants, et voient, si prés déjà, ces hordes de besogneux et de parasites qui entendent vivre de leur seule force.
Et, ingrats, les haïr de plus belle... Les pauvres ne sont même plus reconnaîssants. Ils réclament un dû.
"Ces salauds de pauvres!" écrivait déjà Marcel Aymé.
Sympathique...
"A faire rêver les pauvre et à les faire vivre.
Et à être haïs... Injustement. Les riches sont le sel de la terre. Les sociétés ne durent et ne se valent que parceque des énergies, des talents et des mérites singuliers créent des richesses.
Point d'art et de culture sans Princes et mécènes. Ce n'est pas là le moindre des paradoxes: Les riches, et eux seuls, rendent possible l'immatériel qui principalement importe et en assure la tradition. Jamais un pauvre n'a t-il doté un musée ou légué une bibliothèque...
Nos sociétés ont fait le choix de l'Etat providence. De la redistribution, non de la rétribution. A chacun selon ses besoins, édicte la politique, et non à chacun ses mérites.
Moralement, ce choix a peut-être ses vertus. Mais l'on pourrait soutenir que de priver les plus industrieux et inventifs du produit de leurs efforts et que de vouloir aligner, par la violence fiscale, les conditions de tous et de chacun sont autant d'atteintes à la liberté, à la nature et à ce qu'elle peut.
Nous vivons tous dans la forêt de Sherwood. Quelques clairières. Peu de clarté. La figure de réfèrence de nos sociétés modernes est Robin des Bois. Voler les riches pour alléger le sort des pauvres.
Ce brigandage porte aujurd'hui un beau nom: La solidarité.
La haine des riches, comme celle de toute supériorité, a sa longue histoire. La littérature, de Shylock à Harpagon, villipende la fortune qu'elle affuble d'avarice pour entraîner une théologique détestation. Thélogie...Saint Augustin, déjà, dénonçait la richesse comme une turpitude. Que d'enfers promis à ceux qui possèdent!
Et pourtant,ce sont ceux qui haïssent les riches qui violent avec constance le Dixième Commandement. Eux, les pêcheurs, qui devraient être voués aux gémonies. Plus justement à la géhenne...
Les riches nécessaires et honnis donc. Une tradition. La nouveauté est ailleurs: Leur mauvaise conscience. Les voici honteux. Regardez alentour: Le banquier genevois ne sort plus qu'à la nuit tombée, rase les murs et prend les transporsts en commun. Il s'habille en confection. Il déserte son chalet de Gstaad pour s'installer dans un pavillon aux Charmilles. Ses enfants, placés dans des écoles publiques lourdement métissées, ne disent plus que leur père est banquier à la Corraterie, mais plongeur au Buddha Bar.
Toute trace de richesse est, au mieux, effacée. Abandonnées les bonnes manières qui en sont l'indice.
Ah! La détresse de ne plus pouvoir être ce que l'on est et de l'être encore, avant que de l'avoir été.
Les riches servent à être haïs, écrivé-je, rôle sociologique qui, à lui seul, justifierait l'estime.
De tout temps, il a fallu au corps social, surtout lorsqu'il est malheureux, un bouc émissaire. De lui attribuer la cause exclusive de son infortune, c'est naturellement se dispenser de l'introspection et de l'effort. L'autre vous déresponsabilise. Cette pratique de sauvegarde est individuelle et collective. La haine légitime et rassemble; l'amour dilue. En amour on se perd; on se retrouve en haïssant.
Ainsi la haine méritereit-elle d'être réhabilitée... Elle contribue à la construction de l'identité. Elle la redéfinit et fonde la conscience de classe. On est et devient par opposition et contraste autant que par adhésion. Les sociétés se soudent par la haine de l'étranger. Ici l'étranger est le riche...
Mais l'envieuse égalité ubiquiteuse veille. Sans répit. Les riches vivent les derniers jours de Pompéï...
Ils entendent au loin les vociférations hollandaises ou mélanchoniennes, les délires de la gauches qui n'est que l'idéologie du ressentiment, le chant des impuissants, et voient, si prés déjà, ces hordes de besogneux et de parasites qui entendent vivre de leur seule force.
Et, ingrats, les haïr de plus belle... Les pauvres ne sont même plus reconnaîssants. Ils réclament un dû.
"Ces salauds de pauvres!" écrivait déjà Marcel Aymé.
Sympathique...
Calliope- Vicomte
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Ordre naturel- Vicomte
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Re: A quoi servent les riches?
18/20 pour moi...
Très bon texte dans l'ensemble, sauf pour la référence à Saint Augustin, qui ne condamne pas la richesse en elle-même, mais l'orgueil qui peut trop souvent l'accompagner. Une nuance importante !
Très bon texte dans l'ensemble, sauf pour la référence à Saint Augustin, qui ne condamne pas la richesse en elle-même, mais l'orgueil qui peut trop souvent l'accompagner. Une nuance importante !
Lastic- Ecuyer
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Re: A quoi servent les riches?
Je pense que les chapitres de Bossuet, Du devoir des Princes envers les Sujets et Du devoir des Sujet envers les Princes, est comme dit Lastic plus réel pour la foi et pour l'économie du bien commun.
Ceci dit le texte de Calliope montre un certain bon sens, même sans note.
Ceci dit le texte de Calliope montre un certain bon sens, même sans note.
Henry- Baron
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Re: A quoi servent les riches?
Il y a richesse et richesse. L'argent a diverses fonctions : être dépensé pour vivre et faire vivre, être investi (innovation, croissance), être épargné, et enfin une dérive perverse : servir, lorsqu'on en a beaucoup, de levier pour soutirer celui de qui en a peu.
Je suis devenu propriétaire certes pour choisir l'emplacement de mon habitation, mais surtout pour ne pas indéfiniment déverser une forte part de mon médiocre revenu entre les mains d'un bailleur contemporain.
Lorsque M. Dupond doit payer des centaines de milliers d'euros un logement banal, il est mécontent à juste titre. Lorsqu'il l'achète pour le louer, il ne s'en fait pas : le locataire paiera (quand l'état de surcroît n'abonde pas !).
Il est juste que le locataire paie ce que coûte le bien à construire et entretenir, mais non pas qu'il paie l'envolée spéculative précisément rendue possible par la fait qu'il la finance. Or ce mouvement ne semble connaître aucun essoufflement tandis que le niveau de vie général stagne, pour demeurer optimiste.
C'est la manifestation la plus visible du phénomène contemporain de concentration mécanique continue de la richesse. Il n'y a rien à redire à la fortune d'un écrivain à succès ni à celle d'un inventeur devenu milliardaire en recevant deux centimes de franc par objet dérivé de son brevet (exemple de la carte à puce). Il n'en va pas de même de la fortune issue des opérations financières entre riches et payées de façon massive par la base.
Anecdote qu'on jugera instructive mais de façon différente selon son point de vue : un ami ayant beaucoup séjourné aux Etats-Unis affirme que les pauvres y sont très hostiles à l'imposition de la fortune, parce qu'ils espèrent bien devenir riches.
Je suis devenu propriétaire certes pour choisir l'emplacement de mon habitation, mais surtout pour ne pas indéfiniment déverser une forte part de mon médiocre revenu entre les mains d'un bailleur contemporain.
Lorsque M. Dupond doit payer des centaines de milliers d'euros un logement banal, il est mécontent à juste titre. Lorsqu'il l'achète pour le louer, il ne s'en fait pas : le locataire paiera (quand l'état de surcroît n'abonde pas !).
Il est juste que le locataire paie ce que coûte le bien à construire et entretenir, mais non pas qu'il paie l'envolée spéculative précisément rendue possible par la fait qu'il la finance. Or ce mouvement ne semble connaître aucun essoufflement tandis que le niveau de vie général stagne, pour demeurer optimiste.
C'est la manifestation la plus visible du phénomène contemporain de concentration mécanique continue de la richesse. Il n'y a rien à redire à la fortune d'un écrivain à succès ni à celle d'un inventeur devenu milliardaire en recevant deux centimes de franc par objet dérivé de son brevet (exemple de la carte à puce). Il n'en va pas de même de la fortune issue des opérations financières entre riches et payées de façon massive par la base.
Anecdote qu'on jugera instructive mais de façon différente selon son point de vue : un ami ayant beaucoup séjourné aux Etats-Unis affirme que les pauvres y sont très hostiles à l'imposition de la fortune, parce qu'ils espèrent bien devenir riches.
Beaujeu- Ecuyer
- Nombre de messages : 93
Re: A quoi servent les riches?
Que les riches octroient la dîme pour le bien commun, et dans la Charité, et ils seront libres! Sinon a quoi leur servira cette thésaurisation humaine et non éternelle à leur mort, avec un système qui divise le patrimoine!
Henry- Baron
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Nombre de messages : 535
Age : 58
Localisation : Velay
Affinités politiques : Légitimiste
Re: A quoi servent les riches?
Henry, en vous souhaitant joyeux 15 août, je dois dire que je ne saisis pas bien le sens de votre seconde phrase.
Beaujeu- Ecuyer
- Nombre de messages : 93
Re: A quoi servent les riches?
Pour moi l'éloge de la richesse est davantage le fait du protestantisme, le catholicisme prônant la pauvreté comme modèle à suivre.
La dérive est bien sûr dans le jugement, nous devons tous nous juger nous-même avant de juger les autres.
Si un riche met ses biens au service d'une bonne œuvre plutôt que d'en jouir personnellement, alors que je n'use de mon maigre salaire que pour me divertir, je suis sans doute bien plus pécheur que le riche.
On dit que l'Eglise est riche, mais cette richesse est normalement au service de Dieu.
Un prêtre peut avoir une belle église rendant gloire à Dieu, il n'a normalement pas de piscine dans son presbytère.
Et bien sûr toute richesse doit être honnêtement acquise, l'usure et le parasitisme étant de graves péchés.
La dérive est bien sûr dans le jugement, nous devons tous nous juger nous-même avant de juger les autres.
Si un riche met ses biens au service d'une bonne œuvre plutôt que d'en jouir personnellement, alors que je n'use de mon maigre salaire que pour me divertir, je suis sans doute bien plus pécheur que le riche.
On dit que l'Eglise est riche, mais cette richesse est normalement au service de Dieu.
Un prêtre peut avoir une belle église rendant gloire à Dieu, il n'a normalement pas de piscine dans son presbytère.
Et bien sûr toute richesse doit être honnêtement acquise, l'usure et le parasitisme étant de graves péchés.
Re: A quoi servent les riches?
Le texte de Marc Bonnant que j'ai relaté, il y a déjà une huitaine d'années, est bien sûr polémique depuis son côté anarcho-droitier qui m'a beaucoup amusé. Mais je l'avais trouvé tellement intelligent dans son regard et perspicace dans sa forme que je n'avais pu que vous en témoigner, dans la mesure où ce "regard" était en "porte à faux" total avec le discours ambiant du "prêt-à-penser". Après tout, un peu de "confection", tantôt, n'est pas chose laide!
C'est vrai, Prince de Talmont, que Mr. Bonnant est de Genève et est certainement protestant. Bien vu!
C'est vrai, Prince de Talmont, que Mr. Bonnant est de Genève et est certainement protestant. Bien vu!
Calliope- Vicomte
-
Nombre de messages : 753
Age : 54
Localisation : Toulouse
Affinités politiques : Légitimiste/Conservateur et fraternaliste.
Re: A quoi servent les riches?
Prince de Talmont a écrit:Pour moi l'éloge de la richesse est davantage le fait du protestantisme, le catholicisme prônant la pauvreté comme modèle à suivre.
Je vous souhaite le bonjour.
Voici, en ce domaine, l'ouvrage de référence, justifiant d'ailleurs, votre point de vue.
Bien à vous.
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Parmenidien- Roturier
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Nombre de messages : 26
Age : 63
Localisation : Rhône
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