DOCTRINE SOCIALE DE L'EGLISE

L'Action Familiale et Scolaire met en ligne des textes très intéressants sur cet enseignement, comme celui-ci:

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Un bémol cependant: mettre Maurras et Madiran au rang des auteurs en plein accord avec la pensée de saint Thomas est très discutable; ceux qui, à l'instar de votre serviteur, ont entendu la conférence sur Maurras, à l'UDT 2009, savent que beaucoup de ses citations (issues de Maurras.net, d'ailleurs!) sont fort douteuses.

De plus, même si Jean Madiran, ancien de Vichy et soutien inconditionnel du sieur Le Pen, est une sommité de la sphère maurassienne-catholique, les lacunes de sa pensée (en termes de légitimité et d'institution) sont trop importantes, et ont conduit aux soutiens susnommés.

Doit-on attirer votre attention sur le fait que Maurras est à la marge de ce travail, pour ne pas dire inexistant, mais que le coeur du sujet est sur les DSE1 et DSE2 et sur les papes personnalistes.
Et là, ça dérange quand même, dès lors que la Somme pourrait se contredire et que les papes cités en font autant.

On aimerait vos lumières pour lever ces contradictions ... notoires, sans impliquer l'Action française qui n'est pas vraiment intéressée à la question.

Mais pourquoi impliquer l'AF?

Comment peut-on dire que Maurras est, dans ce travail, "en marge", "inexistant"???

"...dans les temps modernes, elle fut développée par des auteurs en plein accord avec la pensée de saint Thomas comme Frédéric Le Play, René de la Tour du Pin, Charles Maurras [17], Louis Lachance, op., Marcel de Corte, Louis Salleron, Jean Ousset, Jean Madiran."

Parler de "papes personnalistes" avant le concile est peut-être un peu hâtif, cela mériterait une étude approfondie: quelques bribes de phrases ici et là ne permettent pas de dire que tel ou tel pape était entièrement gagné au libéralisme et au modernisme. D'ailleurs, le maintien et le développement par Léon XIII, Pie XI et Pie XII de nombreuses positions tout à fait traditionnelles ne va pas dans ce sens.
La leçon de cela est qu'on gagne à considérer comme infaillibles les textes pour lesquels ce caractère est revendiqué, selon les normes établies dans la constitution Pastor Aeternus (1870), et que St Thomas est plus fiable que tel ou tel pape, qui n'a pas été déclaré docteur de l'Eglise:

En présence de tels désaccords portant sur un point de science politique, entre saint Thomas et des textes pontificaux, [30] c'est saint Thomas qu'il faut suivre plutôt que l'enseignement pontifical. Cette ligne de conduite permet de répondre aux arguments de ceux qui utilisent dans un sens personnaliste les textes précédemment cités et textes analogues.

La Somme ne se contredit pas, sauf si l'on en extrait des bribes pour les interpréter dans une mauvaise direction... C'est tout le sens de la démonstration de l'annexe II.

J'avais bien compris, mais on donne un peu l'impression de textes à la carte selon la queue de trajectoire doctrinale souhaitée. Pour le reste, Maurras n'est pas dans cette disputatio, quoiqu'en disent les auteurs de ce travail qui se cherchent des références lourdes. Maurras n'a jamais vu dans l'Eglise qu'un schéma d'ordre remarquablement construit au fil des siècles et sans doute était-il plutôt thomiste si l'homme cédait le pas à la cité.
Mais il est hors-sujet ici.

Beaucoup de légitimistes trouvent aussi que Maurras n'a rien à faire dans la liste des auteurs thomistes, mais pas pour les mêmes raisons que vous, cher Kardaillac!

Vous vous trompez sur le "morceau" de "trajectoire doctrinal": tous les textes de la DSE, extrêmement divers et d'un degré d'autorité variable, sont à mesurer à l'aune de la Tradition et du thomisme, philosophie officielle de l'Eglise.
On ne bidouille pas en fonction de sa fantaisie, on scrute les choses à la lumière des vérités naturelles et révélées.

Je ne mesure pas plus que je ne bidouille. Je lis, c'est tout.
Suis-je autorisé à lire ?
J'en doute.

Si j'ai mis ce lien, c'est bien pour tout le monde! Pour ma part, je ne fais que répondre quand on m'interroge: y "suis-je autorisé"?

Après, pour en tirer tout le profit, il est indispensable de connaître au préalable la DSE1: même si elle est insuffisante en termes de science politique, c'est une base indispensable. C'est la fondation solide de la Cité légitime.
Je me permets de rappeler aussi qu'il s'y trouve des éléments tirés directement de la Révélation (règne social de NSJC), et donc qui obligent en conscience.

Or, pour connaître, il faut étudier, et cela, je ne peux pas le faire à la place de personne.

Et c'est seulement en toute connaissance de cause qu'on peut éviter les contre-sens sur ce texte. Si l'on veut le démonter, il s'agit de prouver qu'il est en contradiction avec la doctrine traditionnelle.

S'il vous plait, de qui est cette citation, numérotée "30" ??? : "En présence de tels désaccords portant sur un point de science politique, entre saint Thomas et des textes pontificaux, [30] c'est saint Thomas qu'il faut suivre plutôt que l'enseignement pontifical. Cette ligne de conduite permet de répondre aux arguments de ceux qui utilisent dans un sens personnaliste les textes précédemment cités et textes analogues."

Merci d'avance!

La note 30 du texte est la suivante:

"On trouvera d'autres exemples de désaccord se rapportant à des textes de Léon XIII et Pie XI dans l'article de Jean-Marie Vernier Le droit chez Aristote et saint Thomas d'Aquin paru dans le n° 7 (décembre 1988) de la revue Vu de Haut (éd. Fideliter). Voir l'épilogue de cet article L'entrée de l'individualisme dans l'enseignement du Magistère de l'Église."

Jean-Marie Vernier est docteur en philosophie.