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Article sur le catholicisme, le protestantisme et le capital

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Message par Petit Normand Sam 10 Nov 2007, 20:03

Un billet du blog du Conservateur réfute la thèse de Max Weber selon laquelle le protestantisme serait à l'origine du capitalisme. Je suis d'accord mais le problème est que l'article du blog avance l'idée, en guise de conclusion, que le catholicisme doit se concilier avec le capitalisme pour l'améliorer et le rendre plus humain-en se permettant au passage de traiter de "papistes repentants et ringards" les catholiques qui refuseraient toute compromission avec le capitalisme.

Selon mon humble avis, ce serait nous méprendre sur les valeurs de l'Eglise que de croire qu'elles seraient conciliables avec le capitalisme, qui se résume tout de même au triomphe de la loi de la jungle. Certains catholiques sont convaincus que de telles idées sont vraies. Je pense que cette complaisance d'une frange de catholiques envers le capitalisme s'explique par une réaction de rejet bien compréhensible envers le socialo-communisme et le laxisme moral qui va avec. Mais ce n'est pas parce qu'on rejette un modèle réprouvé qu'il faut forcément se tourner vers son antithèse. Car le capitalisme est favorisé par le libéralisme ; or libéralisme et socialisme sont, ne l'oublions pas, deux frères ennemis engendrés par le même événement : la Révolution de 1789.

La doctrine sociale de l'Eglise rejette aussi bien ces deux extrêmes déshumanisants et aliénants que sont le capitalisme individualiste et le socialisme collectiviste. Socialisme et capitalisme doivent être tous les deux combattus, afin de tendre vers le juste milieu le plus compatible possible avec l'idéal chrétien -le corporatisme de La Tour de Pin et la doctrine sociale de l'Eglise restant alors les deux références majeures.


Dernière édition par Pierre le Dim 01 Nov 2009, 17:35, édité 7 fois

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Message par Mickaelus Dim 11 Nov 2007, 15:05

Merci, Petit Normand, pour cette réflexion très intéressante, même si je ne suis pas certain que mes maigres compétences en économie me permettent de saisir parfaitement tout ce que certains points impliquent.

En tout cas, j'avais déjà entendu parler de cette thèse selon laquelle le protestantisme et la capitalisme avaient quelque lien. J'avoue que personnellement, il a toujours été clair pour moi, du moins depuis que je m'intéresse sérieusement à l'histoire politique, que le protestantisme, de par sa nécessaire promotion de l'individualisme notamment, était l'une des structures constitutives de l'esprit révolutionnaire, et cela est bien simple à concevoir quand individualisme, libéralisme et monde marchand se marient si bien. Dès lors, associer protestantisme et modernité puis, réciproquement, catholicisme et arriération voire ringardise est un raccourci facile.

Evidemment, je comprends bien le piège que vous redoutez si on démontre que le catholicisme n'est pas le frein économique - dans l'optique libérale - que certains voudraient qu'on croit toujours qu'il soit ou qu'il fut. Car si cela est, cela ne doit ni ne peut entraîner, effectivement, les catholiques à adorer un univers déshumanisé et gouverné par la seule valeur marchande et le consumérisme, nous sommes parfaitement d'accord. Cela c'est la valeur de la bourgeoisie de 1789, car effectivement, la Révolution ce n'est pas que l'odieux socialisme en germe - quoiqu'il est le pire - c'est bien aussi le libéralisme, qui embrasse toute la sphère de la société, et qui prend pour base cette aberration philosophique que l'homme existerait en soi en dehors du groupe social, ce qui contredit à l'évidence toute dimension catholique, mais également étatique. Qu'on ne s'étonne pas ensuite à droite y compris chez les libéraux conservateurs de la disparition des frontières et du poids des multinationales... Tout est programmé dans la Révolution, comme bien d'autres méfaits qui ont pris leur temps pour germer complètement. Dès lors, je déduis facilement pour ma part une opposition entre des valeurs bourgeoises et des valeurs aristocrates, nobles, ces dernières ayant existé sous la monarchie. Et s'il y a bien un aspect qui pourrait mériter un développement qu'il ne connaît pas souvent, ou pas autant qu'il le mérite, c'est l'économie en monarchie qui est un modèle alternatif à une époque où les mots patrie et religion avaient un sens - qui se souvient encore du colbertisme par exemple ?
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Message par Calliope Mar 13 Nov 2007, 01:17

Votre regard à tous deux me paraît sain et tout à fait respectable. Néanmoins, qui a dit que "l'homme existait en soi"? Il faut attendre le XIXème siècle pour voir naître ce genre d'idées! Comme pour l'essentiel des "avancées humaines", tout se produit dans la tempête! ( ô combien hélas!). Avant la Révolution française, des hommes ont su penser l'impossibilité de "la chose en soi" ( Kant: Le noumène), la nécessité morale de la transcendance ( Spinoza et son "traîté théologique"). Pourtant, ces "génies" n'étaient pas étrangers à la révolution: Non, pour ce que vous exprimez... Mais simplement parceque leur "vision" de l'individualisme était, bien qu' "étranger" à l'idée révolutionnaire, en "avance" sur la "coordination" du corps social. Par là, je suis intimement convaincu qu'une distorsion a été opérée entre une "staticité" figée depuis des schémas bridés par des configurations de la transcendance et une "nouvelle-garde" innovante depuis des schémas purement marchands et "sensibles" mais dotés d'une nouvelle morale ... Bref, la question doit être reposée dans son essence: Déjà: Qu'entendons-nous par "individualité"? Pouvons-nous destiner d'emblée le particulier au collectif? Et là... la réponse est bien sûr que non! La révolution était-elle évitable? ............. Je pense que oui! Mais bon, nous allons devenir des gens de "salons", non? Wink

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Message par Mickaelus Mer 14 Nov 2007, 17:12

J'aime bien les gens de salon, il n'y a aucun souci à cet égard.

Je veux bien croire que certains penseurs n'ont pas eu conscience de ce qu'ils faisaient en ouvrant les boîtes de Pandore que constituaient leurs systèmes, et qu'on ne peut pas en général projeter la conséquence de tous ses actes (en vérité, cela serait impossible puisque le monde est libre et que, si le monde est le meilleur des mondes comme dirait Leibniz, on ne peut pas deviner pour autant l'avenir). Néanmoins, bannir Dieu de sa réflexion et parler de transcendance ne me paraît pas très opératoire, puisque la raison toute seule est humaine, faillible, et sujet au changement Si on peut lire Kant pour l'histoire de la philosophie comme on peut lire Ovide et ses mythes pour la culture, Spinoza ne me paraît lui pas très fréquentable.

En tout cas, débattre de l'individualisme en soi mènerait trop loin (on peut ouvrir un autre sujet pour en parler en termes philosophiques), et autant se restreindre au sujet économique, politique et religieux évoqué ici. L'individualisme est ce qui fait de l'individu la norme suprême de la société - ce qui conduit politiquement au bazar démocratique, rien n'est hasardeux dans ces eaux troubles. D'un point de vue contre-révolutionnaire, cela est inacceptable en ce que la cellule de base de la société ne doit pas être l'individu mais la famille. Cela n'empêche pas l'individu d'être pris en compte par le christianisme en ce qu'il est responsable de sa vie et de sa conduite devant Dieu - je parle au moins pour les catholiques qui à la différence des protestants ne croient pas en la prédestination. Au niveau économique, on en arrive rapidement à la destruction de toute norme autre que celle de l'unité : la transcendance est évacuée du champ politique - la faillite de la raison est depuis longtemps consommée, et c'était prévisible -, les frontières oubliées, l'enracinement une contingence inutile. C'est une machine uniformisatrice infernale. Dès lors, évidemment que si, l'individu doit être voué nécessairement au "général", mais pas à n'importe quel "général" : c'est la Cité de Dieu qui a ce rôle, et secondairement la patrie si elle s'articule à cette cité, comme c'était le cas de la monarchie française légitime.
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Message par Calliope Jeu 15 Nov 2007, 00:02

S'il n'y a pas de destinations pré-établies, nous sommes "condamnés" au "général"... Mais celui-ci n'est que "dissolution" des subjectivités au profit des identitarismes collectivistes: Le drame "ontoligique" - ou spirituel - que traverse nos contemporains, n'est pas dû à la "faillibilité" de la raison mais bien de l'impossibilité d'en faire usage de manière autonome et libre. Qu'il n'y ait plus de "cadres", de limites ou d'enracinement est une vérité... Mais, la tragédie est que la fameuse "faillibilité" est anéantie avant d'avoir témoigné de ses anémies!
Je crains que les vrais enjeux pour réhabiliter une ré-incarnation des valeurs fondamentales et inaltérables ( quels que soient les "mots" utilisés pour les qualifier), ne résident dans une approche pré-individuationnelle des rapports intersubjectifs ( ouf! Embarassed ). C'est à dire, toute crise n'est pas qu'économique, structurelle ou politique: Elle est avant tout abandon de la réalisation de l'Etre en tant que tel.
Si la "Raison" ( qui n'est qu'une faculté faillible!) est sacralisée jusqu'à être déïfiée par la science, par l'art de la mesure et encore par des techniques prolongeant notre entendement, alors, l'individu est discrédité depuis ses facultés "supérieures" ( l'imagination...) et est condamné à l'autorité d'un "général" auquel il participe comme "entité aléatoire" ( d'ailleurs c'est ainsi que sont nommés les fonctionnaires par leur hiérarchie administrative! Crying or Very sad ). C'est cette réduction des valeurs ontologiques du "Je" qui permet la sacralisation de la "Raison" et donc l'anéantissement de tout monument dédié à l'Etre étant donné que la première pierre est dépossédée de sa propre nature: De là, la famille et tous les cercles plus "élargis" ( je n'aime pas le terme) n'ont plus de valeurs car "perçus" comme dénués de raisons par la "Raison" unique ( comme l'Idée!). C'est là l'absence de destin et la tragédie consistant à se retrouver hors tout horizon spirituel. Nous sommes sans "supports"; désincarnés et condamnés aux hazards d'un "collectif" qui ne prononce ni "Je" ni "nous" ni "il y a" mais simplement l'éblouissant aveugleument d'une permanence sans chair et hors du Temps.

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Message par Mickaelus Sam 17 Nov 2007, 11:59

Moi qui ne voulais pas partir sur quelque chose de trop abstrait je crois que c'est raté Wink . Honnêtement je ne suis pas très friand du style philosophique hermétique mais je vais essayer de répondre à quelques points.
[...] nous sommes "condamnés" au "général"... Mais celui-ci n'est que "dissolution" des subjectivités au profit des identitarismes collectivistes: Le drame "ontoligique" - ou spirituel - que traverse nos contemporains, n'est pas dû à la "faillibilité" de la raison mais bien de l'impossibilité d'en faire usage de manière autonome et libre.
Je ne sais pas bien ce que c'est qu'un "identitarisme collectiviste", car je ne vois pas personnellement de lien de causalité ou de nécessité entre identité affirmée et collectivisme ; quand on est, il n'y a pas de mal à savoir ce qu'on est, et quand on sait ce qu'on est, cela implique des constantes de groupe dues à ce que nous faisons partie, tous, d'une espèce humaine (des enfants de Dieu pour les catholiques) sans que ces choses en commun doivent broyer tout ce qui constitue notre individualité (heureusement d'ailleurs !). A propos de liberté, le problème quand on en débat c'est que pour ma part je ne considère pas la liberté des philosophes - et encore moins celle de la république - mais la liberté chrétienne. Chez le catholique, il doit y avoir une prise en compte de la Vérité, vers laquelle le cheminement se fait par la Foi (voir les problématiques de la Grâce et de l'éducation chrétienne dans la famille) et... par la raison (je crois qu'il faut lire Saint Thomas d'Aquin pour les questions de Foi et de raison) ! Le catholique a la liberté de faire usage de sa raison pour s'élever selon ses faibles forces vers Dieu - et la Vérité - tout en sachant que sans la Foi cela n'est pas suffisant. De là l'incomplétude des philosophes qui recherchent la loi morale sans Dieu.
Je crains que les vrais enjeux pour réhabiliter une ré-incarnation des valeurs fondamentales et inaltérables ( quels que soient les "mots" utilisés pour les qualifier), ne résident dans une approche pré-individuationnelle des rapports intersubjectifs ( ouf! ). C'est à dire, toute crise n'est pas qu'économique, structurelle ou politique: Elle est avant tout abandon de la réalisation de l'Etre en tant que tel.
Je veux bien t'accorder que toute crise n'est pas qu'économique et politique : en vérité je pense bien aussi que les problèmes rencontrés dans ces sphères sont le symptôme et la manifestation de quelque chose qui dépasse et englobe tout cela. Par contre, le fait que nous ne raisonnions pas selon le même point de vue ne nous permet pas d'être d'accord sur la façon de réhabiliter ces valeurs comme tu le dis. En tant que catholique, on est obligé de percevoir et de comprendre ces valeurs comme préexistant à l'individu pour une raison très simple ; c'est que comme Dieu a créé l'homme, Dieu, la Vérité et les valeurs morales qui la constituent préexistent à l'homme, quand bien même la Révélation (à travers le Décalogue, la Passion du Christ) est historique. L'homme doit tendre à comprendre cette Révélation et ces valeurs qui entourent sa Création, mais il n'est pas un créateur de loi morale autonome.
Si la "Raison" ( qui n'est qu'une faculté faillible!) est sacralisée jusqu'à être déïfiée par la science, par l'art de la mesure et encore par des techniques prolongeant notre entendement, alors, l'individu est discrédité depuis ses facultés "supérieures" ( l'imagination...) et est condamné à l'autorité d'un "général" auquel il participe comme "entité aléatoire" ( d'ailleurs c'est ainsi que sont nommés les fonctionnaires par leur hiérarchie administrative!).
Je suis d'accord parce que c'est justement de la raison détourné de la Foi dont tu es en train de parler, et qui laisse l'homme errer dans une logique démocratique ("entité aléatoire", l'expression est révélatrice !), et qui parfois le conduit à rigidifier des systèmes qu'il a cru parfaits dans cette errance sans Dieu, ce qui conduit nécessairement à des formes de totalitarisme. C'est justement en sachant qui il est, un enfant de Dieu, que l'homme n'a plus à errer dans des systèmes destructeurs et qu'il est libre d'être lui-même et de retrouver une véritable dignité. Car dans le "général" de Dieu et la Création, il y a un mot que les "rationnels" ne connaissent pas, l'Amour.
C'est cette réduction des valeurs ontologiques du "Je" qui permet la sacralisation de la "Raison" et donc l'anéantissement de tout monument dédié à l'Etre étant donné que la première pierre est dépossédée de sa propre nature
C'est vrai dans une certaine mesure, si on pose le problème dans les bons termes et qu'on comprend, comme je l'ai laissé entendre ci-dessus, que c'est oublier Dieu et la nature de l'homme qui permet de l'abaisser ainsi que l'émergence des totalitarismes, qu'ils soient démocratiques ou fascistes. Si l'individu est la première pierre, c'est en tant qu'il est une créature de Dieu aimée par Lui. De cela découle tout le reste, en l'oubliant, les destructions économiques et politiques sont terribles, et on aurait beaucoup à gagner en puisant dans la Doctrine sociale de l'Eglise.
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