Monarchies parlementaires européennes
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Minervalis
V.F.H.78
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Monarchies parlementaires européennes
Suite du débat commencé sur le sujet [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], qui se poursuit ici pour plus de commodité (Mickaelus).
Et bien je suis désolé mais moi je préférerais nettement une monarchie constitutionnelle telle qu'on en voit dans certains pays d'Europe plutôt qu'une République Française avec un président qui se prend pour un roi.
La monarchie dont vous parlez, que vous idéalisez, n'existe plus. Les temps ont changé.
Et je trouve admirables les monarchies scandinaves telles celles du Danemark, de la Suède ou de la Norvège, pays étonnement prospères, où les familles royales sont aimées du peuple. Car, ne l'oublions pas, pour régner un roi se doit avant tout d'être aimé par son peuple. Sinon il court à l'échec et à la révolution.
Et bien je suis désolé mais moi je préférerais nettement une monarchie constitutionnelle telle qu'on en voit dans certains pays d'Europe plutôt qu'une République Française avec un président qui se prend pour un roi.
La monarchie dont vous parlez, que vous idéalisez, n'existe plus. Les temps ont changé.
Et je trouve admirables les monarchies scandinaves telles celles du Danemark, de la Suède ou de la Norvège, pays étonnement prospères, où les familles royales sont aimées du peuple. Car, ne l'oublions pas, pour régner un roi se doit avant tout d'être aimé par son peuple. Sinon il court à l'échec et à la révolution.
V.F.H.78- Vicomte
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Re: Monarchies parlementaires européennes
Peut-être bien que les familles royales scandinaves sont aimées de leur peuple... mais peut-être bien aussi cela précisément parce qu'elles ne représentent plus rien. Et puis, je rappellerai que les pays d'Europe du Nord furent les premiers à sacrifier sans mesure aux diverses stupidités importées qui ravagent les nôtres: féminolâtrie, xénomanie, égalitofixation, etc...
Minervalis- Vicomte
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Re: Monarchies parlementaires européennes
C'est moi qui suis désolé : il n'était pas question dans mon discours de parler préférences, mais de constater, tout simplement, que le président de la république détenait plus de pouvoir souverain que les rois et reines des monarchies parlementaires, et c'est bien ce que je déplore car cela ne concorde pas avec la définition de la monarchie (depuis Aristote !). S'il n'est question que de sentiment, évidemment qu'on peut avoir quelque affection pour la reine d'Angleterre et le roi d'Espagne (encore que, pour le second, je suis partagé car il est quand même le responsable de la mise en place de la démocratie), et je me souviens d'une Suédoise dans ma classe au lycée qui nous racontait aimer ses souverains et les regarder à la télévision, mais cela ne change rien au fait que leurs régimes ne sont pas de véritables monarchies, au sens où le monarque détient au moins la majorité du pouvoir souverain. En vérité, ils ne règnent pas ; ils ne sont qu'un "à-côté" symbolique dont on pourra se débarrasser à tout moment.V.F.H.78 a écrit:Et bien je suis désolé mais moi je préférerais nettement une monarchie constitutionnelle telle qu'on en voit dans certains pays d'Europe plutôt qu'une République Française avec un président qui se prend pour un roi.
Je ne comprends pas bien ces royalistes pour qui le but est d'avoir un roi sur son trône, peu importe le régime. La doctrine légitimiste n'a rien à voir avec cela, elle nécessite une assise et une indépendance de la souveraineté du monarque, et il n'y a aucun idéalisme à réclamer la nécessité des bons principes capétiens qui ont fait la gloire de la France - le fait de ne réclamer que "le roi pour le roi", cela c'est de l'idéalisme et même du romantisme dans le mauvais sens du terme. Dites-vous bien qu'entre notre Ve République et les monarchies parlementaires et constitutionnelles, il y a un point commun terrible que certains royalistes français modernistes ne veulent pas voir : la filiation politique totale avec la Révolution française et l'esprit des Lumières (plus le libéralisme politique à l'anglaise qui nous a précédés) - séparation totale des pouvoirs à la Montesquieu, laïcité républicaine, etc. Nous voulons, légitimistes, un roi de France, de la fille aînée de l'Église, un roi puisse détenir un pouvoir souverain réel et efficace pour incarner la tradition, l'indépendance et la continuité de la nation... pas un roi de la Révolution. Tous nos monarques qui ont cédé à la tentation parlementaire ont été balayés ou trahis. Napoléon le premier par son Sénat après ses défaites, Charles X dès qu'il a voulu faire valoir son pouvoir souverain, Louis-Philippe qui ne donnait plus assez de gages aux libéraux et autres banquets républicains, Napoléon III débordé par les républicains dès la défaite. Vos rois parlementaires restent sur leurs trônes parce qu'ils ne font rien : c'est l'unique raison. Mais entre le roi et la Révolution, il faut choisir, et pour le légitimisme le choix est tout indiqué.V.F.H.78 a écrit:La monarchie dont vous parlez, que vous idéalisez, n'existe plus. Les temps ont changé. [...] Car, ne l'oublions pas, pour régner un roi se doit avant tout d'être aimé par son peuple. Sinon il court à l'échec et à la révolution.
Re: Monarchies parlementaires européennes
Le roi Jean-Charles d'Espagne instaura la démocratie en son pays afin d'empêcher le retour de la république.
Le tsar Alexandre II devait promulguer un édit faisant de l'Empire de Russie une monarchie constitutionnelle mais il fut assassiné trois jours avant par des gauchistes. S'il avait pu le faire, il aurait du même coup torpillé tout projet de révolution en Russie car elle n'aurait plus eu lieu d'être.
Le tsar Alexandre II devait promulguer un édit faisant de l'Empire de Russie une monarchie constitutionnelle mais il fut assassiné trois jours avant par des gauchistes. S'il avait pu le faire, il aurait du même coup torpillé tout projet de révolution en Russie car elle n'aurait plus eu lieu d'être.
Re: Monarchies parlementaires européennes
Je vous crois volontiers quant à la Russie, même si cela sera toujours invérifiable, et fais la distinction entre un monarque qui fait quelques concessions, parfois bien inspirées (je les comprends au niveau social mais pas institutionnel), et un autre qui "lâche tout", comme on peut le constater aujourd'hui.
Bref, cela ne change pas que personne ne répond à cette question : en quoi un régime où le roi ne détient pas le pouvoir souverain est-il une monarchie ?
J'avoue que je suis quelque peu surpris en lisant ceci, un peu de la même manière que quand je lis parfois que Louis XVI eût mieux fait d'accompagner la Révolution française que de s'opposer finalement à ses "grandes avancées". Le fait est que, comme un capitaine n'abandonne pas son bateau parce qu'il coule, le roi doit perpétuer la tradition de ses aïeux et les principes fondateurs de son pays, et malgré ses fautes politiques - encore que par bonté ! - Louis XVI a su affronter la tempête en digne roi de France. Comme il eût été facile de brandir le drapeau bleu blanc rouge, en 1792, comme Louis-Philippe le fera en 1830 ! Juan Carlos est l'héritier de cette tradition détestable, et nous n'avons pratiquement plus que des Louis-Philippe puissance dix en Europe. Car enfin, promouvoir la démocratie pour échapper à la république, c'est comme choisir entre la peste et le choléra ! L'effet est le même, car il n'est pas difficile de constater que cette monarchie espagnole fonctionne exactement comme une république. Les régimes plébiscitant les valeurs de la Révolution sont tous les mêmes, que leur vernis soit monarchique ou républicain, et l'ennemi de nos valeurs profondes, de la civilisation française, j'ai envie d'écrire européenne, c'est bien la Révolution ! Ce qu'a fait Juan Carlos en succédant à Franco équivaut pour moi à une abdication.Pro Deo Regisque a écrit:Le roi Jean-Charles d'Espagne instaura la démocratie en son pays afin d'empêcher le retour de la république.
Bref, cela ne change pas que personne ne répond à cette question : en quoi un régime où le roi ne détient pas le pouvoir souverain est-il une monarchie ?
Re: Monarchies parlementaires européennes
Il s'agit de trouver la bonne formule, le bon compromis.
Du moment que le peuple se sent libre, le Roi pourra agir sans risque de révolte.
Du moment que le peuple se sent libre, le Roi pourra agir sans risque de révolte.
Re: Monarchies parlementaires européennes
Ah, la bonne formule et le bon compromis... En ce qui concerne la France, il me semble que la bonne formule, celle qui a atteint son apogée avec Louis XIV, est le fruit de notre histoire et des siècles ; la bonne formule est celle qui est le plus conforme au bien commun. Quant aux compromis, je ne crois pas qu'on puisse appeler toute concession un compromis. La Charte de 1814 de Louis XVIII, voilà ce qu'on peut qualifier de compromis, puisque Louis XVIII a abandonné une partie de sa souveraineté, mais en a conservé une bonne part. Je ne vois rien de tel chez Juan Carlos, où je vois plus de renoncement que de compromis. Pour commenter votre dernière phrase, un roi qui n'a aucun pouvoir souverain ne peut de toute façon pas agir du tout.
Re: Monarchies parlementaires européennes
Il n'est pas question que le Roi renonce à tout pouvoir. Il est question qu'il puisse en déléguer une partie.
Re: Monarchies parlementaires européennes
Mais chaque fois qu'il y a délégation du pouvoir à des organismes tiers, cela tourne mal, parce que ceux-ci vont l'utiliser à des fins personnelles dès lors que le contexte social les y encourage par le délitement des valeurs morales et civiques.
Minervalis- Vicomte
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Re: Monarchies parlementaires européennes
Je vous répondais par rapport à Juan Carlos en tant qu'exemple type, Pro Deo Regisque, qui, lui, n'a pas délégué une partie de son pouvoir, comme vous dites qu'il faudrait le faire, mais bien tout son pouvoir [potentiel de souverain], ce pourquoi je dis qu'il a plus, dans les faits, cautionné qu'évité la république en instituant un régime démocratique où il n'est plus le sommet de la pyramide des pouvoirs. Comme je m'évertue à le rappeler, c'est la définition même de la monarchie qui se trouve attaquée dans ce type de système où il ne faut pas se limiter aux apparences.
Personnellement, tout en m'accordant avec l'argument de Minervalis (les Parlements défenseurs des Privilèges et trop souvent expression de la volonté de puissance de la noblesse contre le roi, soit l'expression d'un intérêt particulier, intérêt de classe, par opposition au bien commun incarné par la seule personne du souverain, préfigurent ce que pourront être les parlements des élites bourgeoise, de l'ENA et des partis sous une monarchie où le pouvoir serait délégué sans condition à un parlement type Assemblée nationale), je ne suis pas du tout un partisan des thèses de Montesquieu sur le partage des pouvoirs, cela se trouve en contradiction totale avec l'aboutissement du projet capétien qui a culminé sous Louis XIV. Le souverain ne pourra jamais concourir efficacement au bien commun s'il délègue une partie non négligeable de sa souveraineté à des assemblées qui prétendent tirer leur légitimité du peuple. Il y a forcément un dilemme insurmontable entre l'origine de la souveraineté du monarque et la légitimité populaire et dans l'application politique qui en découle. Le roi ne délègue pas son pouvoir qu'il tient de Dieu selon le droit divin, de la tradition selon les lois fondamentales ; il consulte, il a des conseils d'experts dans tous les domaines, mais il doit rester l'instance de décision ultime qu'aucun parti, aucune chambre, aucun parlement ne pourra forcer à prendre une autre décision que la sienne.
Personnellement, tout en m'accordant avec l'argument de Minervalis (les Parlements défenseurs des Privilèges et trop souvent expression de la volonté de puissance de la noblesse contre le roi, soit l'expression d'un intérêt particulier, intérêt de classe, par opposition au bien commun incarné par la seule personne du souverain, préfigurent ce que pourront être les parlements des élites bourgeoise, de l'ENA et des partis sous une monarchie où le pouvoir serait délégué sans condition à un parlement type Assemblée nationale), je ne suis pas du tout un partisan des thèses de Montesquieu sur le partage des pouvoirs, cela se trouve en contradiction totale avec l'aboutissement du projet capétien qui a culminé sous Louis XIV. Le souverain ne pourra jamais concourir efficacement au bien commun s'il délègue une partie non négligeable de sa souveraineté à des assemblées qui prétendent tirer leur légitimité du peuple. Il y a forcément un dilemme insurmontable entre l'origine de la souveraineté du monarque et la légitimité populaire et dans l'application politique qui en découle. Le roi ne délègue pas son pouvoir qu'il tient de Dieu selon le droit divin, de la tradition selon les lois fondamentales ; il consulte, il a des conseils d'experts dans tous les domaines, mais il doit rester l'instance de décision ultime qu'aucun parti, aucune chambre, aucun parlement ne pourra forcer à prendre une autre décision que la sienne.
Re: Monarchies parlementaires européennes
Moi non plus je ne veux pas d'un roi payé à ne rien faire. Si dans d'autres pays, cela est possible, pas en France, car nous avons tous en mémoire la grandeur de Louis XIV. La monarchie constitutionnelle ne marchera jamais en France ; elle nous humilierait. Par contre, je sais qu'une monarchie absolue ne serait pas non plus acceptée des Français, car la République a semé le mensonge et l'inculture depuis deux siècles dans l'esprit des Français qui croient qu'absolue signifie arbitraire. Tout le monde n'a pas été en fac de droit pour savoir qu'absolue (en fait de monarchie) ne signifie pas cela.
Il faut donc un compromis : un roi avec les mêmes pouvoirs qu'un président de la République française de la Ve République (je vous rappêlle que la constitution actuelle a été faite par deux légitimistes : Michel Debré et Jean Foyer (qui deviendra le conseiller du Prince Alphonse II et de Louis de Bourbon), ces pouvoirs lui étant garantis par la constitution.
Il faut aussi un compromis en matière de partis politiques. La représentation réelle (non politisée) des Français serait à l'Assemblée nationale : des délégués représentant la famille, les entreprises, les collectivités locales, les salariés dans chaque région.
Les partis politiques seraient relégués au Sénat, pour ceux que cela amuse encore de se faire la guéguerre.
Le roi nommerait son Premier ministre de la majorité parlementaire issue des élections législatives.
Cette monarchie-là (la monarchie institutionnelle) nous donnerait un roi avec des pouvoirs qui satisferaient les Français d'aujourd'hui. Avec ce type de monarchie, les pouvoirs du roi seraient assurés et les partis politiques considérablement affaiblis puisqu'ils ne seraient plus la représentation réelle de la France.
Il faut donc un compromis : un roi avec les mêmes pouvoirs qu'un président de la République française de la Ve République (je vous rappêlle que la constitution actuelle a été faite par deux légitimistes : Michel Debré et Jean Foyer (qui deviendra le conseiller du Prince Alphonse II et de Louis de Bourbon), ces pouvoirs lui étant garantis par la constitution.
Il faut aussi un compromis en matière de partis politiques. La représentation réelle (non politisée) des Français serait à l'Assemblée nationale : des délégués représentant la famille, les entreprises, les collectivités locales, les salariés dans chaque région.
Les partis politiques seraient relégués au Sénat, pour ceux que cela amuse encore de se faire la guéguerre.
Le roi nommerait son Premier ministre de la majorité parlementaire issue des élections législatives.
Cette monarchie-là (la monarchie institutionnelle) nous donnerait un roi avec des pouvoirs qui satisferaient les Français d'aujourd'hui. Avec ce type de monarchie, les pouvoirs du roi seraient assurés et les partis politiques considérablement affaiblis puisqu'ils ne seraient plus la représentation réelle de la France.
Re: Monarchies parlementaires européennes
C'est-à-dire que pour moi, si cela est encore plus inconcevable en France où le projet capétien a été d'affirmer la souveraineté du roi, la monarchie constitutionnelle ou parlementaire n'est bonne pour personne en principe, puisqu'un régime où le roi est dépourvu de pouvoir souverain ne saurait être une vraie monarchie, tout simplement. D'autant plus quand ces monarchies européennes défendent intégralement les valeurs de la Révolution française - ah, qu'elle est loin la Sainte-Alliance de 1815 !
Je note bien votre référence constante au projet de l'Alliance Royale, mais je me vois contraint de remarquer qu'il est incompatible en plusieurs points avec la doctrine politique légitimiste.
En premier lieu, je trouve que ce terme de monarchie institutionnelle est tout à fait contestable, même si je comprends bien qu'il est employé dans l'optique d'un rassemblement illusoire, en ne parlant ni de monarchie absolue - pour ne pas effaroucher les royalistes progressistes - ni de monarchie parlementaire - pour ne pas éloigner les royalistes plus réactionnaires. On ne peut en effet pas dire d'une monarchie absolue ni d'une monarchie parlementaire (bien que je conteste que ce soit une monarchie, mais ce n'est pas le propos) qu'elles soient dépourvues d'institutions ; ce sont d'autres institutions, voilà tout. Le roi de France sous la monarchie absolue incarne la fonction absolue, parfaite, du monarque selon les vœux du sacre et les lois fondamentales du royaume, sorte de constitution non écrite, tout en devant respecter les coutumes des provinces. Rien à voir avec un despote oriental faisant ce qu'il lui chante. Si les Français doivent un jour recevoir à nouveau un roi, il faudra bien qu'ils aient compris un minimum que l'historiographie républicaine est bourrée de mensonges. Le compromis n'a de toute façon jamais tenu bien longtemps face à la Révolution...
Un roi avec les pouvoirs d'un président de la Ve République serait beaucoup mieux qu'un monarque à la sauce parlementaire européenne, oui ; mais par rapport au légitimisme et à la tradition française, ce n'est pas du tout la même chose, cela reste de l'orléanisme en matière de philosophie politique. D'autant que pour moi, les prétendus légitimistes qui s'amusent à écrire des constitutions républicaines ne sont guère des gens recommandables par leur constance ; cela est aussi étrange que lorsqu'on dit De Gaulle monarchiste. Bref, le roi de France ne tient pas son pouvoir d'une constitution - quelle hérésie ! - ni du peuple, mais de Dieu et de la tradition. Le pouvoir souverain est tout entier dans les mains du roi, vous ne pouvez pas partagez le pouvoir souverain en prétendant en donner un morceau au roi et un autre au peuple, ce n'est pas possible, c'est tenter de faire cohabiter deux principes complètement contradictoires. Cela n'empêche pas de créer des chambres et conseils consultatifs - je ne trouve pas mauvaise l'idée de l'Alliance Royale de faire s'exprimer certaines catégories de Français - mais elles ne sont pas représentantes : le peuple n'a pas de pouvoir souverain. Je refuse complètement la dénomination "Assemblée nationale" dans cette optique. Pareillement, au roi appartient de choisir son premier ministre, si même il désire en prendre un, car cela dépend des tempéraments et des capacités - voir la différence entre Louis XIII et Louis XIV. Quant au Sénat infesté par les partis, je n'en vois pas du tout l'utilité non plus.
Je note bien votre référence constante au projet de l'Alliance Royale, mais je me vois contraint de remarquer qu'il est incompatible en plusieurs points avec la doctrine politique légitimiste.
En premier lieu, je trouve que ce terme de monarchie institutionnelle est tout à fait contestable, même si je comprends bien qu'il est employé dans l'optique d'un rassemblement illusoire, en ne parlant ni de monarchie absolue - pour ne pas effaroucher les royalistes progressistes - ni de monarchie parlementaire - pour ne pas éloigner les royalistes plus réactionnaires. On ne peut en effet pas dire d'une monarchie absolue ni d'une monarchie parlementaire (bien que je conteste que ce soit une monarchie, mais ce n'est pas le propos) qu'elles soient dépourvues d'institutions ; ce sont d'autres institutions, voilà tout. Le roi de France sous la monarchie absolue incarne la fonction absolue, parfaite, du monarque selon les vœux du sacre et les lois fondamentales du royaume, sorte de constitution non écrite, tout en devant respecter les coutumes des provinces. Rien à voir avec un despote oriental faisant ce qu'il lui chante. Si les Français doivent un jour recevoir à nouveau un roi, il faudra bien qu'ils aient compris un minimum que l'historiographie républicaine est bourrée de mensonges. Le compromis n'a de toute façon jamais tenu bien longtemps face à la Révolution...
Un roi avec les pouvoirs d'un président de la Ve République serait beaucoup mieux qu'un monarque à la sauce parlementaire européenne, oui ; mais par rapport au légitimisme et à la tradition française, ce n'est pas du tout la même chose, cela reste de l'orléanisme en matière de philosophie politique. D'autant que pour moi, les prétendus légitimistes qui s'amusent à écrire des constitutions républicaines ne sont guère des gens recommandables par leur constance ; cela est aussi étrange que lorsqu'on dit De Gaulle monarchiste. Bref, le roi de France ne tient pas son pouvoir d'une constitution - quelle hérésie ! - ni du peuple, mais de Dieu et de la tradition. Le pouvoir souverain est tout entier dans les mains du roi, vous ne pouvez pas partagez le pouvoir souverain en prétendant en donner un morceau au roi et un autre au peuple, ce n'est pas possible, c'est tenter de faire cohabiter deux principes complètement contradictoires. Cela n'empêche pas de créer des chambres et conseils consultatifs - je ne trouve pas mauvaise l'idée de l'Alliance Royale de faire s'exprimer certaines catégories de Français - mais elles ne sont pas représentantes : le peuple n'a pas de pouvoir souverain. Je refuse complètement la dénomination "Assemblée nationale" dans cette optique. Pareillement, au roi appartient de choisir son premier ministre, si même il désire en prendre un, car cela dépend des tempéraments et des capacités - voir la différence entre Louis XIII et Louis XIV. Quant au Sénat infesté par les partis, je n'en vois pas du tout l'utilité non plus.
Re: Monarchies parlementaires européennes
j'ai mon propre avis sur la question d'une monarchie en France.
pour ma part une monarchie moitié absolue et pour moitié parlementaire.
c'est a dire que le monarque aurais pleins pouvoir pour jouer vraiment son rôle d'arbitre de la vie politique.
pour une monarchie absolue.
pour les les état généraux comme jadis, mais sans le clergé.
un roi catholique oui, mais l'église n'a pas a s'immiscer dans les affaires de l'état.
pour ma part une monarchie moitié absolue et pour moitié parlementaire.
c'est a dire que le monarque aurais pleins pouvoir pour jouer vraiment son rôle d'arbitre de la vie politique.
pour une monarchie absolue.
pour les les état généraux comme jadis, mais sans le clergé.
un roi catholique oui, mais l'église n'a pas a s'immiscer dans les affaires de l'état.
Arahir- Roturier
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Re: Monarchies parlementaires européennes
Il me paraît bien difficile d'avoir une monarchie qui soit à moitié absolue et à moitié parlementaire, puisque ce sont deux régimes politiques complètement différents : dans une monarchie absolue c'est le roi qui détient la souveraineté sans partage ; dans une monarchie parlementaire, c'est le peuple (comprendre ses "représentants" comme on dit) qui détient tout ou la majorité de la souveraineté. Ou bien on peut parler d'un compromis comme la Charte de 1814 de Louis XVIII mais, même alors, on peut difficilement parler de monarchie absolue... Ce dont vous parlez tend d'ailleurs plutôt vers la monarchie absolue puisque les États généraux me paraissent plus consultatifs que contraignants - à la différence des parlements d'aujourd'hui qui disposent du pouvoir législatif.
Concernant l'Église (je vous rappelle qu'on utilise une majuscule quand on parle de l'Église catholique), il est bon de ne pas oublier, tout de même, que la France est la fille aînée de l'Église et que de Clovis à Louis XVI et pendant la Restauration de 1814-1830, la religion catholique est la religion de l'État. La religion catholique a donc un droit inaliénable à s'exprimer dans le domaine spirituel. Mais jamais au moyen-âge ni pendant l'Ancien Régime l'Église n'a gouverné le roi de France au niveau temporel (puisque le vœu, lors du sacre, de réduire l'hérésie en son royaume relève du spirituel). Le trône et l'autel sont traditionnellement alliés dans le royaume de France.
Concernant l'Église (je vous rappelle qu'on utilise une majuscule quand on parle de l'Église catholique), il est bon de ne pas oublier, tout de même, que la France est la fille aînée de l'Église et que de Clovis à Louis XVI et pendant la Restauration de 1814-1830, la religion catholique est la religion de l'État. La religion catholique a donc un droit inaliénable à s'exprimer dans le domaine spirituel. Mais jamais au moyen-âge ni pendant l'Ancien Régime l'Église n'a gouverné le roi de France au niveau temporel (puisque le vœu, lors du sacre, de réduire l'hérésie en son royaume relève du spirituel). Le trône et l'autel sont traditionnellement alliés dans le royaume de France.
Re: Monarchies parlementaires européennes
c'est exactement le mot que je cherchais CONSULTATIFS.les États généraux me paraissent plus consultatifs que contraignants
je prône une monarchie absolue donc
merci d'avoir trouver les mots justes que je n'arrivai pas à mettre sur mes pensées!
Arahir- Roturier
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