Jean Ousset

Suite à une conversation avec un internaute, je voulais partager des reflexions sur le livre de Jean Ousset "pour qu'Il règne" qui n'était pas connu de mon interlocuteur. Ce livre me semble fondamental car il constitue une source inépuisable de réflexion sur la Contre-Révolution: il en explique l'essence, la nature propre, sa tactique, ses alliés . Il donne les principes philosophes de l'action politique
J'ose avouer que sa lecture a guidé mes pas dans l'action royaliste
Je souhaitais également mentionner à mon interlocuteur la lecture indispensable des "Soirées de St Petersbourg" dont les maximes sont à écrire en lettres de feu sur nos supports royalistes
bonne lecture

Où trouver les ouvrages de Jean Ousset?
Editions de Chiré je suppose ou autre...
Sachez que Jean Ousset est le fondateur de l 'actuel ICHTUS (rue des Renaudes à Paris) qui fait paraître le magazine Permanences
Je suis persuadée que la lecture de ses ouvrages vous édifiera!!

Les soirées, Ici en numérique.

Merci pour les infos sur Mr Housset, Hermine Delvalle.

Grace à une âme charitable, j’ai actuellement à ma disposition ce livre de Jean Ousset : « pour qu’Il règne ».
Comme je l’ai déjà fait pour le « manifeste légitimiste » sur ce forum, je voudrais vous faire part de mes réflexions et de mes impressions au fur et à mesure que je vais parcourir cet ouvrage.

Je viens tout juste de terminer un chapitre important : « La doctrine des deux glaives ». Pourvoir spirituel et pouvoir temporel… Je trouve que ce passage montre et insiste bien sur la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel.
Alors pourquoi cette supériorité du spirituel ? Parce que l’Etat qui incarne la force ne peut qu’être soumis à une spiritualité, il obéit toujours à un esprit. Il ne peut en aucun cas échapper à cette règle physique. Personne d’ailleurs, ne pourra nous démontrer qu’aucune force spirituelle ne règne aujourd’hui sur l’Etat. De ce fait la "neutralité" de l’Etat "libéré" ne peut être qu’une idée fausse, visant à nous tromper et à détourner la France fille ainée de l’Eglise de sa mission divine.
Alors dans ce cas et partant de ce simple constat, il n’est pas illégitime pour nous Catholique de nous demander d’où vient cet esprit qui dirige aujourd’hui le pouvoir temporel ? La tête du Roi de France étant tombé parce qu’elle était soumise à la spiritualité chrétienne, à la doctrine catholique, pouvons nous sérieusement aujourd’hui nous étonner du processus de déchristianisation de la nation ? Non ! En toute logique non… ! Bien évidemment…
Si la France est aujourd’hui un pays défiguré, c’est bien parce qu’un esprit malsain a diffusé en son sein une doctrine perverse, nuisible et contraire à son développement puis a son épanouissement. Il est aisé de comprendre que lorsque l’esprit qui commande le temporel propage des règles et impose des pratiques non chrétiennes au peuple qu’il dirige, la Foi catholique qui se trouve de se fait attaquée de plein fouet n’y résiste pas (En ce qui concerne « la masse » le plus grand nombre… Je tiens à le préciser...).

J’ai relevé dans ce chapitre une phrase qui me semble bon de méditer, de Saint Alphonse de Liguori docteur de l’Eglise :
« Si je parviens à gagner un Roi, j’aurai plus fait, pour la cause de Dieu, que si j’avais prêché des centaines et des milliers de missions. Ce qu’un souverain, touché par la grâce de Dieu, peut faire, dans l’intérêt de l’Eglise et des âmes, mille missions ne le feront jamais ».
C’est une citation importante je crois sur laquelle nous devons réfléchir. Et qui nous montre bien, que le salut de la France réelle, légitime et traditionnelle passe par un retour à la FOI que seul le Roi peut apporter.

Ma conclusion est donc la suivante, dans l’ordre des choses le combat doit être d’abord spirituel, puis ensuite temporel. Il n’y a qu’une fois que nous sommes bien imprégné, que nous nous sommes nourri de la doctrine Catholique que nous sommes efficaces, et pouvons ensuite endosser l’armure prendre les armes et partir à la conquête du pouvoir temporel. La Foi donnant le courage de surmonter toute sorte d’épreuves.

Le chapitre suivant « Clercs et laïcs » mérite lui aussi que l’on s’y attarde un instant.
Pour revenir brièvement sur les messages précédents et plus précisément sur la séparation des pouvoirs. Nous retiendrons que dire simplement que « l’Eglise n’a pas à faire de la politique (au sens temporel) est une formule qui peut être exacte dans une certain sens seulement. Parce que cela ne signifie pas pour autant que l’Eglise n’ait aucun droit, aucun mot à dire sur l’organisation de la cité. Et c’est justement là sur ce point précis que nous devons faire cette distinction indispensable entre clercs et laïcs.

Les ecclésiastiques ayant pour mission le soin et le salut des âmes, ils ne peuvent cependant pas rester indifférents au régime qui commande. Alors nous voyons ici l’importance de l’union des clercs et des laïcs, parce que c’est justement cette union qui nous apporte le salut autant spirituel que matériel de la cité.
En effet le soin journalier des affaires publiques, les clercs savent bien que c’est là l’œuvre plus particulière des laïcs, le rôle propre de l’état. Les laïcs à un degré différent sont aussi l’Eglise et sont donc appelés à collaborer à l’édification et au perfectionnement du corps mystique du Christ.
D’ailleurs comment ne pas se rendre compte, que le repli actuel du clergé dans le sanctuaire, n’est que le résultat de la désertion de la grande masse des laïcs dans le combat pour une cité catholique ? Et pourtant… dans un certain sens, le laïc est plus directement intéressé au développement de la Royauté sociale de notre Seigneur Jésus-Christ, dans la mesure où il se trouve plus que le clerc, engagé dans l’ordre temporel, donc plus directement intéressé en matière de politique.
C’est pourquoi je reste convaincu qu’un jour viendra où les laïcs repousseront plus énergiquement que certains clercs le libéralisme, le socialisme et le matérialisme athée. Parce que se sont les malheurs, fruits de la désobéissance aux enseignements de l’Eglise, qui pousseront la France à revenir dans son ordre et à sa vérité.
« Tout est dans le Christ », ce sera le titre du prochain chapitre.

Bon dimanche à tous.

(PS : Phrases tirées de ce chapitre :

« Nul doute que le prince de ce monde a tout à craindre d’une armée de laïcs vraiment catholiques décidés à combattre pour le règne du Christ sur les institutions. »

« L’ignorance religieuse des laïcs est le plus sûr auxiliaire de Satan. Et quand il ne peut l’obtenir, il tend à faire taire ceux qui savent.»)

Je viens d’attaquer une partie intéressante du chapitre « La Révolution, ses troupes régulières ». Cela traite du sujet de discorde qui revient souvent dans les discussions entre Royalistes : « Philippe le Bel et l’affaire des templiers ».

Il est vrai, qu’il est particulièrement difficile 700 ans après les faits de percer avec exactitudes les mystères que renferment cet épisode de l’histoire de France tant les versions qui sont données puissent être opposées. Voici donc ci-dessous celle que nous donne l’auteur de ce livre :

Pour Jean Ousset la corruption de l’ordre du temple ne fait aucun doute. Il démontre que les Templiers étaient une branche du gnosticisme, mais précise ne pas savoir à quel moment ces derniers auraient été initiés aux doctrines de Manès. Ni si cette initiation a eu lieu en Asie ou en Europe. Cette corruption du grand Ordre n’aurait cessé d’envahir ses rangs durant tout le XIIIème siècle. Il reconnaît donc une grande efficacité dans l’action mené par Philippe le Bel, lorsque celui-ci ordonna de procéder contre les templiers. Donc pas question dans cet ouvrage pour l’auteur de présenter les templiers comme des victimes d’une quelconque « rapacité » d’un Philippe le Bel.
En revanche le Pape Clément V, par contre, qui ne pouvait croire à la perversion d’un si grand ordre religieux et qui soupçonnait le Roi de France d’agir par des vues intéressées, au lieu de favoriser les procédures commencées, les déclara nulles et suspendit les pouvoirs de tous ceux qui y avaient pris part, archevêques, évêques, prélats… (Ce qui engendra donc inévitablement des tensions entre les deux trônes). Mais après l’interrogatoire à Poitiers de soixante-douze chevaliers des plus notables, non comme un juge qui cherche des coupables, mais comme un père intéressé à trouver des enfants innocents, le Pape fut bien obligé d’avouer que les accusations étaient justifiées et il permit dès lors à la justice de suivre son cours.
L’ordre fut donc supprimé par Clément V.
Des trente ou quarante milles chevaliers qui s’avouèrent coupable, le Grand Maître, Jacques Molay, et un très petit nombre d’autres seulement furent mis à mort ; beaucoup abjurèrent leurs erreurs ; les plus acharnés se seraient réfugiés dans les corporations de francs-maçons.
L’auteur argumente encore plus loin en disant que même si le Roi de France était en difficulté financière ce seul argument n’explique pas pourquoi les templiers furent poursuivis… et reconnus coupables à peu près partout ailleurs. Il ajoute que les biens du Temple ne furent pas octroyés à Philippe le Bel. Que dans une lettre du 24 décembre 1307, le Roi avait déclaré au Pape qu’il s’était saisi des biens des Templiers est qu’il les faisait garder pour être employés totalement au secours de la terre Sainte, selon leur première destination ; il renouvelle cette déclaration dans une autre lettre de mai 1311 ; qu’enfin comme le demandait le Roi dans cette lettre même, ces biens furent donnés aux chevaliers de Rhodes, aujourd’hui de Malte, sans qu’il n’entra rien dans le domaine du Roi.

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