La guerre dans le Caucase

Pour éclairer un peu ce qui se passe en ce moment entre la Russie et la Géorgie, le Salon Beige propose un article intéressant, dans lequel on trouve deux articles du Figaro et du Monde que je vous redonne ici :

En Ossétie, le retour
de flamme du Kosovo

12/08/2008 | Mise à jour : 11:30 | Commentaires 8

L'analyse de Renaud Girard, grand reporter au «Figaro».

Après vingt ans d'éclipse au profit de ce qu'on appelait naguère encore l'«hyperpuissance» américaine, voici le grand retour de l'ours russe sur la scène internationale. Le ballet diplomatique occidental qui s'efforce actuellement de tempérer la violence de la réaction russe au coup de force de jeudi dernier du président géorgien Saakashvili contre l'Ossétie du Sud ne changera rien. La Géorgie semble avoir définitivement perdu ses provinces rebelles d'Ossétie et d'Abkhazie, comme l'a clairement laissé entendre Vladimir Poutine.

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Analyse
Géorgie, OTAN, Kosovo : la revanche russe, par Nathalie Nougayrède
LE MONDE | 11.08.08 | 13h40 • Mis à jour le 11.08.08 | 13h40

Quels que soient les torts des uns et des autres dans l'escalade militaire dans le Caucase, le constat s'impose : pour la première fois depuis la guerre soviétique en Afghanistan, Moscou a officiellement lancé une campagne de bombardements aériens contre un Etat souverain. Les opérations militaires russes en Georgie ouvrent, de fait, une nouvelle phase dans l'ère postsoviétique.

C'est l'heure de la revanche russe : le moment choisi par Moscou pour passer à la méthode radicale, la guerre préventive. Avec comme objectif, semble-t-il, de porter un coup d'arrêt définitif à l'expansion de l'OTAN à l'est, et de laver de manière spectaculaire les humiliations militaires des années 1990, un des thèmes récurrents du système mis en place par Vladimir Poutine.

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Dernière actualité :

12/08/2008 11:29
Medvedev annonce la fin des opérations en Géorgie


Le président russe Dmitri Medvedev a annoncé à la télévision nationale avoir "pris la décision" d'arrêter l'opération russe "visant à contraindre la Géorgie à la paix"


Le président Medvedev en conversation téléphonique avec le président danois Tarja Halonen, lundi 11 août 2008 (Photo AP/Rodionov)

Le président russe Dmitri Medvedev a ordonné mardi 12 août la fin de l'opération militaire russe en Géorgie, où des forces russes sont toujours présentes et ont bombardé plusieurs cibles, selon Tbilissi, alors que le président français arrivait à Moscou pour une médiation.

"J'ai pris la décision de terminer l'opération visant à forcer les autorités géorgiennes à la paix", a déclaré Dmitri Medvedev lors d'une rencontre avec des responsables militaires au Kremlin, selon des images retransmises à la télévision russe.

"L'objectif est atteint. La sécurité de nos troupes de maintien de la paix et de la population civile est restaurée. L'agresseur est puni", a-t-il dit en référence à la république séparatiste géorgienne d'Ossétie du Sud où Tbilissi a lancé une offensive vendredi, déclenchant une contre-attaque russe.

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Je suis tout à fait d'accord avec vous, ces puissances mondialistes et leurs organismes internationaux (dont nous sommes malheureusement et bien malgré nous) sont d'une arrogance et d'une duplicité (avec leur usage fourbe des concepts de démocratie et de liberté des peuples, il n'y a qu'à penser à la façon d'imposer l'Europe et au sort fait au Kosovo) insupportables. Notre souhait est en tout cas accompli aujourd'hui - reste à savoir comment les choses vont évoluer sur la "scène internationale" (je trouve que le mot scène convient très bien pour les comédies diplomatiques auxquelles nous assistons régulièrement justement !).

Moscou reconnaît l'Ossétiedu Sud et l'Abkhazie
L.S. (lefigaro.fr) avec AFP et AP
26/08/2008 | Mise à jour : 13:56 | Commentaires 1

Dimitri Medvedev a signé mardi les décrets sur la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. La Géorgie dénonce une «annexion».

La Russie pousse à nouveau son avantage dans le bras de fer qui se joue autour des provinces géorgiennes. Suivant le vote du Parlement russe, qui avait approuvé lundi une motion l'invitant à reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, le président russe Dimitri Medvedev a signé officiellement mardi les décrets reconnaissant officiellement les provinces séparatistes de Géorgie comme indépendantes. Il en a fait l'annonce lors d'une allocution télévisée solennelle.

La Russie avait depuis quelques jours multiplié les gestes anti-occidentaux. Le président Medvedev a déclaré être prêt à aller jusqu'à une «rupture des relations» avec l'Otan, et le premier ministre Vladimir Poutine a annoncé que son pays envisageait de sortir de certains des accords négociés dans le cadre du projet d'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

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Comment ? Mais avec beaucoup de mauvaise foi comme d'habitude ! Concernant les réactions des "Occidentaux", nous en sommes pour l'instant aux pleurnicheries saupoudrées de moralisations hypocrites. Cela m'étonnerait que cela aille beaucoup plus loin...

Bush : le geste de la Russie «irresponsable»
L.S. et L.D. (lefigaro.fr) avec AFP
26/08/2008 | Mise à jour : 22:14 | Commentaires 124

REACTIONS - Le président des Etats-Unis s'est insurgé, tout comme la communauté internationale, contre la reconnaissance par la Russie de l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud.

La reconnaissance mardi par la Russie de l'indépendance des républiques séparatistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud s'est heurtée à un front des pays occidentaux qui, à l'instar de Tbilissi, ont condamné une violation «inacceptable» du droit international.

Lire la suite de l'article ici (voir également cet article).

On peut également visionner l'allocution du président russe ici et consulter une traduction en français de ses propos ici.

J'ai lu votre article et je partage votre avis dans les grandes lignes. Personnellement je me fiche qu'on jette l'UE en pâture à la Russie et qu'on la ridiculise : ne voulant pas de l'Europe, qu'elle soit politique ou des nations, j'aime beaucoup qu'on démontre aussi clairement la nullité de cette entreprise, mais aussi pourquoi elle est aussi inutile, car cette réaction face à la Russie donne à voir avec éclat combien les "valeurs" des dits Occidentaux en font des faibles et des imbéciles : une Europe alignée sur les États-Unis, qui fait valoir de grandes idées comme les droits de l'homme, la démocratie, la liberté des peuples et leur droit à disposer d'eux-mêmes, tout cela d'une façon hypocrite, veule et intéressée. Les Européens - j'entends par là les imbéciles qui croient à leur utopie européenne mondialiste à visée idéologique universaliste dans la plus pure continuité du messianisme révolutionnaire - raisonnent par blocs comme toujours, des blocs dépassés eu égard aux puissance réelles d'aujourd'hui. La preuve est qu'on parle déjà de la relation de l'Ukraine avec l'Europe pour contrer la Russie... Bref, tout cela est vraiment malheureux, il serait bien plus utile pour la France qu'elle cherche le moyen de recouvrer quelque énergie qui lui permette de retrouver une place dans le monde autrement qu'au travers d'utopies grotesques. Et ce n'est pas en faisant quelques économies sur les fonctionnaires et l'armée, ni en déléguant le pouvoir à des technocrates mondialistes vénérant le dieu argent, qu'on va retrouver de la vitalité...

Merci Minervalis ! On peut peut-être ajouter une ou deux réactions en France qui montrent que tout le monde n'est pas ici l'adepte des pleurnicheries doublées des fanfaronnades officielles de notre matamore de président.

Un article mesuré d'Yves-Marie Adeline pour commencer, qui conclut ainsi :

La sympathie que nous avons pour la Géorgie, notre alliance biséculaire avec les Etats-Unis, les inquiétudes de nos voisins d’Europe centrale, n’entraînent pas nécessairement un alignement systématique de notre politique étrangère sur des positions qui méritent d’être discutées.

La réaction de Philippe de Villiers ensuite dont je cite quelques passages :

"La décision de suspendre les négociations entre l'Union européenne et la Russie n'est pas une décision européenne, mais une décision américaine" ; "l'Union européenne reproche aux Russes d'avoir reconnu l'Ossétie du sud et l'Abkhazie, c'est-à-dire très exactement ce que les Américains, suivis par les Européens, ont fait pour le Kosovo" ; "La Russie n'a plus rien à voir avec l'Union soviétique, et elle sera demain, plus encore qu'aujourd'hui, un acteur international majeur sur les questions où nous sommes impliqués, comme l'Afghanistan, l'Iran ou l'insuffisance énergétique".

Voir aussi la réaction du Front National qui commence ainsi :

Les Vingt-Sept ont décidé de suspendre le processus de partenariat stratégique UE-Russie. Cette tentative d'intimidation est insensée et dangereuse pour l'avenir. Elle vise à faire plier la Russie afin qu'elle retire ses troupes de Géorgie. Cette menace puérile ne servira qu'à démontrer l'impuissance diplomatique et militaire d'une Union européenne inféodée aux Etats-Unis.

Intéressante aussi à observer semble être la crise qui commence en Ukraine :

Les Ukrainiens se déchirent, sur fond de crise en Géorgie
Laure Mandeville
04/09/2008 | Mise à jour : 22:41 | Commentaires 17

La nouvelle empoignade entre le président Iouchtchenko et son premier ministre Timochenko, fait le jeu de Moscou et désespère les Occidentaux.

Alors que la crise russo-géorgienne fait craindre en Occident un effet domino pour la souveraineté ukrainienne, une nouvelle bataille politique vient, comme par un fait exprès, d'éclater en Ukraine, où le président Viktor Iouchtchenko est à nouveau en guerre contre son premier ministre Ioulia Timochenko. Après le ralliement, mardi, de l'ancienne pasionaria de la «révolution orange» au bloc d'opposition des régions pour faire voter une loi réduisant les pouvoirs du président et augmentant ceux du gouvernement, le chef de l'État ukrainien a dénoncé «un coup d'État parlementaire» et agité la menace d'élections anticipées. Et jeudi, les députés qui lui restent loyaux se retiraient de la coalition au pouvoir. Timochenko leur a donné «dix jours» pour changer d'avis.

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Kardaillac a écrit:L'Union européenne a quand même étonné en parvenant à faire bloc à 27 !

Cela a pu en étonner certains, mais pas moi, étant donné qu'on peut considérer la position comme stable et unifiée seulement si on se contente de la surface. Effectivement, il n'est pas très difficile de recueillir l'approbation des 27 s'il ne s'agit que de solliciter le retrait des Russes de la Géorgie dans un mois - et on ne parle même pas des deux provinces séparatistes, pour la présence russe et leur reconnaissance, le problème étant simplement évacué, peut-être pour temporiser comme vous le suggérez. Vous savez bien que s'il s'était agi de considérer des sanctions, nous n'aurions pas eu de voix unanime, tout simplement parce que les états européens n'ont pas les mêmes intérêts ; il y a un monde entre la Pologne, ennemi traditionnel de la Russie et base volontaire pour les États-Unis, et la France dont la Russie devrait être un allié logique, sauf pour un Sarkozy vassal des États-Unis. Tout cela pour vous dire que cette diplomatie européenne me paraît parfaitement absurde et artificielle, à moins de vouloir faire passer l'intérêt du monstre européen (quel intérêt pour un royaliste ?) avant celui de la France. Exactement comme une Europe politique aurait envoyé nos soldats en Irak. Donc, désolé, pour moi il ne s'agit pas que l'Europe ne suivent pas "sagement" les E-U en attendant la fin de Bush, j'attends de la France qu'elle ait une diplomatie française, et ce n'est pas le cas aujourd'hui.

Premières élections en Ossétie «indépendante»
Fabrice Nodé-Langlois, correspondant à Moscou
01/06/2009 | Mise à jour : 11:11

Le président sud-ossète, Edouard Kokoïty, tient en main sa petite république sous perfusion russe. Des élections jugées lundi «illégitimes» par l'Union européenne.

Dans ce confetti du Caucase, pas plus grand que le département du Vaucluse, qui fut le théâtre principal de la guerre éclair du mois d'août, 53 426 électeurs étaient appelés dimanche à renouveler leur Parlement. La répartition des 34 sièges de l'assemblée de l'Ossétie du Sud ne devait pas être bouleversée. Ni son président, Edouard Kokoïty, inquiété. Le parti Unité, partisan résolu du président, était crédité, hier soir, de 48,08% des voix, selon des résultats partiels. Le Parti du Peuple, également loyal à Kokoïty, en obtiendrait 18,47%.

Il s'agit du premier scrutin dans ce territoire depuis le conflit de l'été passé à la suite duquel Moscou a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud, séparée de facto de la Géorgie depuis la première guerre de 1992.

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Moscou tisse sa toile dans le Caucase

Par Isabelle Lasserre
19/02/2010 | Mise à jour : 11:40

La Russie va construire une base militaire en Abkhazie, République séparatiste de Géorgie.

L'étau du géant russe se referme peu à peu sur la petite Géorgie. Le président Dmitri Medvedev et le dirigeant de l'Abkhazie, Sergueï Bagapch, ont signé mercredi un accord permettant à Moscou d'installer une base militaire sur le territoire de cette République séparatiste géorgienne. Cette coopération militaire est officiellement censée «protéger la souveraineté et la sécurité de l'Abkhazie». L'accord a été conclu pour une période de 49 ans reconductible. L'Otan a immédiatement dénoncé l'«invalidité» de ce pacte passé avec une République dont aucun des 28 membres de l'Alliance ne reconnaît l'indépendance.

Mais cette nouvelle initiative n'est que la suite logique de la stratégie menée par Moscou dans la région depuis la guerre éclair que se sont livré la Russie et la Géorgie en août 2008 pour le contrôle de l'Ossétie du Sud.

[...] L'inquiétude a été renforcée par le projet de vente de navires de guerre français Mistral à la Russie. Paris justifie le programme en rappelant que la guerre froide est terminée et qu'il faut considérer la Russie, avec laquelle la France veut bâtir une «nouvelle relation», comme un partenaire de confiance. Cette vente, qui constituerait une première entre un membre de l'Otan et la Russie, pourrait être formalisée en mars, à l'occasion de la visite à Paris du président russe.

Lire l'article dans son intégralité ici (Le Figaro.fr)